Details in the Fabric. pv Andy

« Je sais ? »

Il n'allait pas insister, de toute façon, l'histoire de ce mec ne l'intéressait pas. Pas plus qu'une autre, en tout cas. Soupirant, mais avec un léger sourire tout de même, le jeune homme avait servit cette nouvelle bière, et celà même si c'était environ la sixème commandée par le client. Il n'avait pas son mot à dire, de toute manière. Alors qu'il allait faire quelques pas vers la gauche, histoire de servir d'autres personnes, la voix de l'homme résonna dans son dos.

« ... D'accord. »

Le fait de voir cette personne glisser littéralement de son siège les pieds devant ne fit pas plus d'effet que ça au jeune homme, c'était devenu presque comme une habitude. Et tous les jours il se demandait pourquoi ce mec de 40 ans, marié, et père de famille, venait encore dans une boite de nuit comme celle-ci. Après s'être passé une seconde les mains sur le visage, et en ayant prit le temps de poser son torchon de vaiselle nonchalemment sur son épaule, le jeune homme avait fait signe aux videurs à l'entrée pour qu'ils escortent Patrick alias "monsieur complètement jeté" jusqu'à la sortie.
Quelques minutes après, la musique s'était faite comme plus intense, et même si les clients affluaient au bars, Axel laissait la joie aux autres barmans et barmaid de faire tout le travail. Assis tranquillement sur un tabouret, devant le comptoir, il prenait comme une sorte de pause, même s'il n'en avait pas réellement le droit, et fumait son énième cigarette de la journée tandis qu'il regardait distraitement tous ces gens danser jusqu'à en perdre haleine, sur la piste. Il fut brusquement tiré de ses rêveries par une demoiselle, elle aussi présente régulièrement dans la boite de nuit, elle insistait toujours de la même manière pour que le jeune homme se lâche avec elle sur la piste, mais comme à chaque fois, il refusait, imperturbable. Il répondait " Je travaille ", même si manifestement c'était un mensonge, puis, elle faisait la moue, et repartait danser avec ses copines.
Evidemment, un tel instant de lutte mettait partiellement Axel en rogne, mais ce fut pire lorsqu'il se rendit compte de la personne avec qui cette fille s'était finalement mise à danser. C'était pas croyable ce que ce mec pouvait être efféminé, mais malgré ça, et contrairement à ce qu'Axel pourait en dire, ils étaient encore amis jusqu'à il y a déjà quelques soirs de ça. Depuis, c'était comme la Guerre Froide, sans les armes et l'équipement. Soudainement reboosté, le jeune homme s'était levé de son tabouret pour cette fois-ci lui-même s'approché de la demoiselle, collée suggestivement contre le corps d'Andy, lancée à corps perdu dans ce qui semblait être une danse. Ressentent le besoin de se faire plus tendre pour être plus crédible, il lui avait premièrement prit la main, pour qu'elle se rende compte de sa présence, puis, lui avait murmuré à l'oreille qu'elle devait venir, ouais, qu'il allait lui payer un verre. Et après un bref regard envers l'autre jeune homme, finalement devenu comme un concurent, il attira Julie vers lui, puisqu'elle s'appellait comme ça, du moins, c'est ce qui lui semblait. Ne sachant pas vraiment pourquoi, il entremêla ses doigts aux siens, et sourit, ce qu'il faisait rarement.
Peut-être étais simplement pour faire clairement comprendre à Andy que si tout à l'heure il l'avait cordialement envoyée bouler, ça ne voulait pas dire qu'il préférait encore la compagnie d'un garçon à celle d'une fille...

Julie était sérieusement bonne. Décidée à rouler du cul devant le regard captivé d'Andy, la jolie blonde ne semblait pas attirer que ce dernier, si on tenait compte de tous les yeux tournés vers eux. Mais il profitait, dites vous bien, et ne se retenait pas de toucher Julie, de manière à rendre jaloux les pauvres garçons en rut, sans pour autant la faire fuir. Manière aussi de leur dire qu'il avait beau être efféminé, Andy restait un homme capable de séduire et de se faire cette fille. La rage, hein. Surtout pour ce cher Axel, aperçu tout près de là, assis seul à un bar, qui les regardait fixement, lui aussi. Et Andy crut lui sourire, mais d'un air de se venter plus qu'autre chose. Enfin, pas pour lui rappeler qu'ils avaient couché ensemble, et encore moins pour lui signifier qu'il mourrait d'envie de lui - car ce n'était pas le cas. A la vue d'Axel, se dit d'ailleurs que le mieux serait d'accélérer un peu, avant qu'il ne vienne lui prendre sa douce. Agrippa le débardeur de Julie, pour s'en rapprocher et lui murmurer à l'oreille, souffler contre sa nuque, embrasser son cou. Immédiatement, vit Axel se lever et venir vers eux. Sortir son petit jeu à Julie et l'embarquer avec lui. Et provoquer l'énervement d'Andy, naturellement.
« Ecoute, je t'aime bien, mon pote. Mais de là à ce qu'on partage les filles, je sais pas si ça me va. Tu permets ? »
Andy se permit donc de prendre de nouveau la main de Julie, qu'il avait lâchée, Axel l'ayant entrainé vers lui et son bar à la con. « Va jouer plus loin, s'il te plait, mon petit », ne put-il pas s'empêcher de lui sortir, convaincu qu'après ça, son pauvre adversaire s'en irait, mais sans prévoir que leur proie commune pourrait en avoir marre de leurs bêtises, ou même choisir le camp adverse. « Ecoutez, je vais aller me chercher à boire toute seule, et quand vous aurez fini vos gamineries, vous m'appelez, ok ? » Et alors qu'aucun des deux jeunes hommes de n'y attendait, Julie lâcha sèchement la main d'Andy pour rejoindre ses amies, toutes agglutinées autour du bar et d'un serveur horriblement moche et boutonneux. Andy fronça les sourcils pour finalement se tourner vers Axel, resté immobile et sûrement aussi perplexe que l'autre abruti (c'est à dire Andy, mais je voulais pas me répéter).

« Tu... Tu vas me chercher une bière, steuplait ? » Andy garda leur air perplexe une seconde, pour ensuite enchainer avec un grand sourire fier. Axel était serveur, après tout, et il était donc de son devoir de lui servir à boire. Andy n'attendit pas avant de poursuivre, mais d'une voix plus douce. « A moins que tu ne veuilles que je glisse un billet dans ton calbute ? »
Sa voix était douce, mais en face de lui, Andy préférait ne pas prendre de risque, et donc garder un voix des plus masculines. Quoi que sa voix n'était pas plus aiguë qu'une autre, il n'aurait donc pas dû s'en soucier, normalement. Mais l'un et l'autre devaient bien penser qu'ils étaient tous les deux homosexuels, il était donc normal qu'Andy se méfie. « Et ne compte pas sur Julie pour le faire, elle me préfère largement à toi... » Et hop, Axel l'avait dans les dents. Peut être Andy n'aurait-il pas grand chose à faire pour éloigner le problème.

Apparemment, cette petite histoire intime entre les deux jeunes hommes étaient restée en travers de leurs gorges respectives. L’ancienne amitié qu’ils entretenaient auparavant du mieux qu’ils pouvaient étaient présentement mise aux oubliettes, restait seulement une impressionnante compétitivité. Face à la remarque d’Andy, le jeune homme ne fit aucun commentaire, tout ce qu’il attendait, c’était la réaction de Julie, qui subitement, était devenue aujourd’hui bien plus intéressante que tous les autres jours ou il l’avait envoyée voir ailleurs si il s’y trouvait. Immobile, mais pas incertain pour autant, Axel regarda son ancien meilleur pote prendre la main de la jeune fille, ne songeant pas une seconde qu’elle n’allait pas apprécier le fait qu’ils se « battaient », pour elle.

« Va jouer plus loin, s’il te plait, mon petit »

Ces mots qu’Andy venait de prononcé flottèrent un instant dans l’air, grossissant légèrement l’énervement que le jeune barman ressentait déjà, et alors que cette fois-ci, il allait se permettre une remarque, ce fut Julie qui prit les devants, leur signifiant à tout deux qu’ils n’étaient que deux gamins. Ce qui, en somme, n’était pas tellement faux. Tout deux savaient que si ils voulaient tellement cette fille, c’était simplement pour prouver à l’autre que cette histoire entre eux n’avait était qu’une simple erreur, une horrible erreur, une erreur qu’ils ne referaient plus. Axel regarda la jeune fille s’éloigner, comprenant du même coup qu’à l’avenir, il pourrait attendre longtemps avant qu’elle ne vienne lui demander quoi que ce soit, mis à part peut-être des verres. Soudainement gêné, comme souvent d’ailleurs, le jeune homme passa nerveusement d’un pied à l’autre, jusqu’à ce qu’il entende Andy, peut-être un peu trop sûr de lui, commander une bière. Un sourire narquois se fit sur les lèvres du jeune homme, bien sûr, il n’avait aucun droit de lui refuser la consommation. Alors qu’il allait faire demi-tour et prendre la direction du bar, il écouta le jeune homme, effronté, lui parler d’une voix douce.

« Non merci, j’ai rien contre l’argent, mais rien que de penser à tes doigts à moins d’un mètre de moi ça me fou une irrésistible envie de rendre. »

Tandis qu’un sourire hypocrite s’éteignait aussi rapidement qu’il était venu sur les lèvres d’Axel, le jeune homme se disait qu’il était inutile d’envenimer les choses plus qu’elles ne l’étaient déjà. C’était toujours la même chose, soit ils restaient lointains l’un de l’autre, et leurs rencontres se résumaient à des silences gênés, soit ils se livraient une guerre sans merci, et les répliques fusaient de tout les cotés. Ce n’était pas d’une situation comme celle là qu’Axel avait envie de partager avec Andy, mais il ne pouvait décemment pas faire autrement. Il ne tenait plus les reines. L’autre non plus, d’ailleurs. Le problème persistait pourtant, puisque Andy continuait de faire son spectacle, semblant tout faire pour mettre Axel sur les nerfs. Mais le jeune homme, préférant ne rien faire de contraignant pendant son travail, gardait du mieux qu’il pouvait son sang froid.

« Ne rêve pas, elle t’aurait jeté après une nuit, et encore, peut-être même en plein milieu. »

Brusquement gêné, le jeune homme se rendit compte que cette affirmation laissait sous entendre que les exploits sexuel d’Andy étaient médiocre. Mais il espéra de tout cœur que ni le jeune homme en face de lui, ni personne d’autre, n’avait repéré cette insinuation.

Finalement, une fois face à face avec Axel, Andy ne savait plus trop quoi lui dire. Est ce qu'ils se détestaient, finalement ? Et si oui, pourquoi ? S'ils se disputaient actuellement, ce n'était sûrement pas qu'à cause de Julie, mais aussi du fait qu'ils ne se soient pas expliqués, à propos de ce qu'ils avaient fait ensemble. Peut être était-ce justement l'occasion de s'expliquer ; même si Andy avait déjà commencé par envenimer les choses, et qu'Alex semblait faire de même. Ils étaient assurément gênés tous les deux, leur seul moyen de défense s'avérait donc être ces vannes qu'ils échangeaient, tels deux ados incapables de parler calmement sans s'envoyer chier mutuellement. Andy réfléchissait, en entendant Axel s'adresser à lui, et se dit qu'aucun des deux ne devait penser ce qu'il disait. Lui, parce qu'il n'était absolument pas sûr du faut que Julie le préférait, et Axel, parce qu'il n'oserait pas parler des performances sexuelles d'Andy ainsi, s'il pensait ce qu'il disait. Se décida donc à coopérer un peu, plutôt que d'aggraver plus encore leur amitié, encore existante quelques jours plus tôt. Une fois qu'Axel eu fini, Andy resta immobile, un peu vexé, sûrement, les yeux baissés et les lèvres pincées. Attendis un instant, avant de lui répondre.
« Hum... Non, oui, je te la laisse. »
Il se serait davantage battu si ça n'avait pas été Axel, mais la situation était trop délicate pour qu'Andy décide de se venter plus encore. D'ailleurs, Julie avait mauvaise haleine, il n'avait pas besoin d'elle, finalement. Il préférait largement Lily (ah ah), sa meilleure amie, mais aller la voir et laisser Axel en plan ne serait pas la meilleure des choses à faire. Et comme à chaque fois qu'Andy était gêné, passa mécaniquement sa main dans ses cheveux, signifiant à quel point l'idée de se mettre un pote à dos l'exaspérait. Ne fit même pas attention au fait que quelqu'un ai pu entendre la remarque peu sympathique d'Axel, s'en foutait royalement, préférait régler le problème vite fait, bien fait. « Ecoute. hum, excuse moi de t'avoir considéré comme un sous-merde. Comprend que c'est gênant, comme situation. Enfin tu dois ressentir la même chose, non ? »
Andy avait l'impression de divaguer un peu, peut être Axel le détestait-il vraiment, de l'avoir embarqué dans un truc pareil, et le désignait comme coupable. Mais ils se connaissaient assez pour se dire qu'aucun des deux n'était véritablement méchant, ils avaient été amis, après tout. Enfin, Andy ne savait absolument pas ce que pensait Axel et c'était bien dommage. « Et puis laisse tomber, va voir Julie, elle t'aime bien. » C'était un peu débile de sa part de se montrer ainsi sur la défensive, et absolument pas à son habitude, mais peut être cela allait-il les aider, plutôt que s'ils se battaient pour une fille stupide et pas vraiment concernée par ce qui leur était arrivé. En fait, le problème n'était peut être pas près d'être résolu.

Les lèvres pincées et le visage d’Andy tourné vers le sol firent vite comprendre à Axel que sa petite réflexion n’était pas réellement la bienvenue à cet instant précis. Toujours aussi gêné, le jeune homme commençait à présent à ne plus savoir ou se mettre, ses yeux parcouraient rapidement les alentours, comme s’il cherchait une échappatoire, un moyen d’être un lâche, et de prendre la fuite. Finalement, il reporta son attention sur son interlocuteur, brusquement plus conciliant, semblant presque touché, ou alors seulement exaspéré, de cette situation dont il n’avait pas voulu non plus entre eux.

« Je... merci. »

Peut-être que le fait d’avouer qu’elle ne lui plaisait pas, qu’elle n’avait été qu’un vulgaire prétexte, inutile d’ailleurs. Peut-être même qu’inconsciemment Axel avait voulu les séparés pour avoir une chance de s’expliquer avec son ancien ami... Mais non, il s’était contenté de dire : merci, tel un abruti qu’il était très profondément. Le jeune homme remarquait bien qu’Andy n’avait qu’une envie, celle de le laisser en plan, et d’aller rejoindre quelqu’un de plus coopératif, question amitié, mais étant tout de même un garçon poli, il restait, tentait d’arranger les choses, ce qu’Axel ne semblait pas réellement prêt à faire. Mais lorsqu’il entendit le jeune homme faire des excuses, dans son esprit les choses changèrent. Il ne s’était pas vraiment rendu compte que ce souvenir de leur soirée avait été difficile autant pour l’un que pour l’autre, ce n’était qu’à cet instant précis qu’il voyait dans son regard que ses excuses étaient sincères.

« Oh, tu m’as pas manqué de respect, t’inquiète. C’est mon boulot après tout, d’ailleurs je l’ai même pas fait correctement. »

Un petit sourire s’était fait au coin de ses lèvres, même si les choses étaient encore loin d’être arrangées. Auparavant ils pouvaient parler de tout et de rien, sans aucune gêne, aujourd’hui entre eux un froid s’était installé et ils préféraient tout deux être loin de l’autre. Soupirant, Axel aurait voulu qu’une chaise, un fauteuil, ou même un tabouret, traîne derrière lui pour qu’il puisse s’écrouler tranquillement. Malheureusement, ce n’était pas le cas, et il était forcé de rester bien droit sur ses jambes, avec un semblant de fierté sur le visage. Mais Dieu savait qu’il avait honte de lui, honte de ne pas savoir faire la part des choses, honte de ne pas pouvoir faire preuve de compréhension au moment ou il le faut, et honte de croire qu’il était le seule innocent dans l’affaire. Ils avaient pourtant était ivres autant l’un que l’autre, ce soir là, il n’y avait de ce fait aucun coupable, si ce n’était eux. D’ailleurs, fallait-il vraiment trouver un coupable ?

« Elle... elle m’intéresse pas. M’enfin, tu sais bien... c’est pas mon genre... »

Une petite allusion à leur amitié passée était elle de trop ? Ou alors justement, bien placée ? Le jeune homme ne savait pas trop, mais à présent, il se permettait de sourire, ce qui était en somme, un grand pas en avant.

« Tu sais, c’est idiot de s’en vouloir pour ça, on est tout les deux dans la même galère, on devrait plutôt être en train de se serrer les coudes pour oublier ça, au lieu de chercher un coupable et de se faire chier à longueur de temps, on était potes putain. »

Cette fois, c’était à son tour de baisser les yeux. Ce n’était pas dans ses habitudes d’ouvrir autant son cœur, surtout pas devant l’un de ses potes, qu’il le soit de près ou de loin. Andy allait sans aucun doute être surpris, mais ceci arrangerait peut-être bien les choses. Et c’est ce qu’ils cherchaient tout les deux, n’est ce pas ?

Alexender tourna la clé pour établir le contact, le moteur du véhicule se mit à ronronner. Sa voiture était ce que l’on appel sans le moindre doute « une vieille caisse ». La peinture était écaillé mais il ne l’à changerait pour rien au monde. Elle était la toute première voiture qu’il avait restaurée de ses propres mains sous les précieux conseils de son oncle, alors pas question de s’en séparer. Pas avant qu’elle ne rende l’âme, et encore, il ne savait pas si il ne la garderait pas, même après. Lorsque le poste radio démarra sans prévenir, le jeune homme fit une grimace qui signifiait son mécontentement total. Une chanson très rock’n’roll lui bousillait les tympans. D’ordinaire, il aurait adoré cette chanson et aurait sûrement claqué des doigts contre le volant pour chantonner le refrain de cette chanson mais l’état second dans lequel il se trouvait l’empêcher de supporter autant de boucan. Il cherchait tant bien que mal le bouton du volume mais sa vue n’était pas très nette. C’était prouvé, il tourna le gros bouton rond qui servait à changer la station de radio. Des grésillements stridents, un semblant de rap, encore des grésillements, à nouveau une chanson de rock abrutissante, et enfin du… classique. Bon, tant pis, cela ferait l’affaire mais Alexender pria intérieurement pour qu’aucune personne qu’il ne connaisse ne le voit ce soir, car un McFadden qui écoute du classique à sûrement un gros problème, du jamais vu dans le coin.

Alexender, littéralement crocheté sur le volant en cuir rouge, manqua à plusieurs reprises de griller un feu tricolore qui passait tout juste au rouge. Il manqua aussi, de justesse, de faucher les bennes à ordures sorties sur le trottoir, celles d’un petit restaurant dont il ne réussit pas à déchiffrer l’écriteau dont la couleur lui agressé ses petits yeux fatigués. Devant lui, il apercevait les spots lumineux qui déchiraient, comme chaque soir, le soir en de multiples couleurs. Le « Beyond Sax », boite de nuit branchée de Blairwood. Inconsciemment, le pied d’Alexender glissa un peu trop sur l’accélérateur et alors qu’il passait l’entré du parking de la boite de nuit où une multitude de voitures étaient déjà garées, il en raccrocha une… un peu. Il freina, ouvrit de grands yeux, recula un peu, loupa son créneau et puis abandonna, pas besoin de créneau, finalement. Il observa au travers le par brise la petite rayure qu’il avait fait sur la portière de la voiture voisine qu’il avait très légèrement raccrochée en arrivant. Il voulut déboucler sa ceinture pour sortir mais se rendit compte qu’à aucun moment il ne l’avait bouclé.

- « Oups ! »

Il mit sa main devant sa bouche, et puis dans un grain de folie, partit dans un fou rire solitaire. Il se tordit de rire. Ca y est, il venait de réaliser. Cette voiture, c’était la voiture d’Andy. Andy… Rasé. Andy comment, déjà ? Euh… Ah oui ! Andy Rose. Rose, comme la couleur symbolique de la féminité. De toute façon, ce n’était pas grave, ce nom lui allait comme un gant vu qu’il était homosexuel. Enfin, c’est ce que soupçonné Alexender depuis que son meilleur ami, lors d’une soirée un peu trop arrosé, avait couché avec lui pour terminer la nuit. Pfff, bande de cons, va ! Alexender retrouva peu à peu ses esprits, et se tira lourdement de son siège avant de se battre avec la portière pour qu’elle ne s’ouvre enfin. Il n’avait pas coupé le contact mais était bien trop éméché pour s’en rendre compte, de toute façon. Il claqua la portière du véhicule derrière lui mais manqua de s’étaler dessus.

- « Pvvvv, moi aussi, je t’aime, ma belle, mais chuu… ut, faut que t’attendes que j’ai mes somnifères pour passer une nuit de folie avec moi ce soir et grimper aux rideaux ! J’rev… Je… Euh ! Ouais, voilà : Je reviens ! T’inquiète pas ! Faudra juste faire attention à n’pas réveiller Patrick, en rentrant chez moi ! Mais si tu veux, on peut aller chez toi ?! Uh, uh ! »

Pour faire des avances à sa voiture, il avait forcément trop bu. Aussi, précisons que Patrick est son ours en peluche préféré sans lequel il ne peut pas dormir mais ça, mis à part Axel qui sait tout les détails un peu croustillant concernant la vie de son meilleur ami, personne n’en sait rien, alors chut. Excusez-le aussi de partir dans des monologues foireux mais sa ira mieux lorsqu’il sera accompagné dans sa beuverie...

FLASH-BACK .

Grossièrement affalé dans son canapé parsemé de morceaux de chips émiettés, Alexender, une bière à la main, faisait semblant de suivre un match de football Américains diffusait à la télé. En fait, il s’agissait d’une rediffusion puisque les douze coups de minuit n’allaient plus tarder à rappeler Cendrillon pour qu’elle ne rentre du bal. Le jeune homme avait eu une dure journée de travail, aujourd’hui, à la station où il avait été embauché comme pompiste, mais comme la grande majorité de ses soirées depuis l’accident de son meilleur ami, Axel Buchannan, la fatigue n’avait pas raison de lui. Il restait solidement éveillé, avec l’espoir de réussir à s’assoupir un peu. Quelques secondes. Quelques minutes. Et s’il avait un peu plus de chance que les autres nuits, quelques heures. Son médecin lui avait bien sûr prescrit des somnifères plutôt puissants mais même si cela lui permettait de dormir, il ne récupérait jamais beaucoup puisque son sommeil se voyait troublé à chaque fois par le même cauchemar où les mêmes images traumatisantes de l’accident tournés en boucle dans son esprit. Les paupières closes, ses oreilles se mettaient à bourdonner, il sentait son cœur se briser encore et encore en assistant à la collision avec le véhicule, une voiture d’un gris métallisé, ressentait à nouveau l’atmosphère frigorifiante qu’il faisait cette nuit-là et puis entendait le crissement des pneus de la voiture qui redémarrait pour filer sans même porter secours à Axel…

- « Oh oui ! Quelle passe magnifique, on n’en attendait pas moins de sa part ! La coopération de cette équipe est très puissante, je suis sur que vous êtes tous d’accord avec moi, chers auditeurs, n’est-ce pas ? Qu’en pensez-vous Nick ? »

Demanda le commentateur du match à son coéquipier, alors que les caméras se chargeaient tout à coup de faire un gros plan sur deux joueurs qui semblaient s’insulter, se bousculer, s’attraper brutalement par le col de leur maillot. On pouvait voir, au loin, un homme, l’arbitre, faire son entrée précipité sur le terrain pour séparer les deux joueurs qui se fichaient bien de l’entendre siffler une faute, tant qu’ils pouvaient en venir aux mains et régler leur problème sur le champs. Alexender pouffa de rire devant l’écran, ils avaient tous l’air ridicule. Il porta le goulot de sa boisson alcoolisé jusqu’à ses lèvres et en finit le fond d’une traite. Il étala son bras sur l’accoudoir du canapé et lâcha la bouteille en verre qui ne se brisa pas puisqu’elle glissa sur la moquette beige de son salon. Elle avait rejoint celle de whisky, et puis une autre… de whisky également. Il n’aurait pas commencé à avoir les pensées brouillées juste avec une bière, si seulement il n’y avait pas eu ces deux bouteilles de whisky avant. Mais il était temps d’aller se coucher, n’est-ce pas ? Alexender tâta désespérément la banquette à la recherche de la télécommande mais ce n’est qu’au bout d’une minute qui lui en parue dix qu’il réalisa enfin qu’elle était coincé entres deux coussins du canapé, sous lui. Il la tira sans même faire l’effort de se lever, un effort qui lui était devenu pénible à cause de l’alcool. Il la brandit héroïquement en direction de la télé, et avec un sourire niais de gros imbécile, imita tel un enfant, un bruitage de pistolet alors qu’il pressa le bouton qui éteignit la télévision. Il lança la commande, sur la moquette elle aussi, et se leva enfin, même si il du s’y reprendre à deux fois pour parvenir à garder un minimum d’équilibre. Il regarda la porte de sa chambre comme s’il accusé le coup : elle était trop loin, il n’irait pas jusqu’à elle.

- « Viiiiiiiiiiiiiiiiens, j’te dis. »

Il pointa férocement du doigt le sol devant lui, mais vous et moi savons parfaitement qu’il n’y a qu’à homme ivre pour croire qu’une porte puisse venir jusqu’à lui afin de lui éviter de marcher.

- « Salope ! »

Marmonna-il à vive voix, lançant un regard noir à la fameuse porte. Il décida finalement qu’il allait passer à autre chose. Le temps que l’information grappille jusqu’à son cerveau, vu que ses réflexes avaient diminués, et hop, il plongea sa main dans la poche de son jeans pour saisir un petit flacon orange, en plastique, qui s’y trouvait toujours. Il s’agissait bien évidemment de ses somnifères. Il ouvrit d’un geste expert, voir familier, le petit couvercle du tube, bascula la tête en arrière et approcha le flacon de ses lèvres mais aucune pastille ne glissa sur sa langue. Il releva la tête pour secouer le tube mais constata qu’il était vide.

- « Bordel ! »

Quoi ? Vide ? Il devait aller à la pharmacie de toute urgence, il serait incapable de tenir toute la nuit éveillé, et n’arriverait pas non plus à s’endormir de son plein gré. Il rangea le tube dans sa poche, se dirigea dans l’entré de l’appartement, attrapa d’un geste imprécis sa veste pendue sur le porte manteau, ramassa son trousseau de clé en manquant de peu de le faire tomber et claqua la porte derrière lui. Il savait que ce n’était pas bien de conduire dans un tel état mais si seulement il était encore assez sobre pour s’en souvenir…

FIN DU FLASH-BACK .

Le videur, cette nuit-là, devait vraiment être miro ou alors complètement déprimé, en tout cas il laisse Alexender pénétrer à l’intérieur de la boite de nuit. Ce dernier gigota ses doigts devant son visage pour lui dire au revoir et avec un sourire de boulet international, passa l’encadrement de la porte, même s’il fut également à deux doigts de s’y cogner le nez. Il y avait encore une musique qui lui hurlait dans les oreilles, alors, fatalistement, comme s’il acceptait le fait que toutes les musiques soient folles de lui au point de le suivre partout, d’abord dans sa voiture, puis à la… pharmacie ? Alexender regarda les alentours avec un drôle d’air, son corps tiré en arrière par ce manque d’équilibre permanant, résultat de trop d’alcool. Ah non, il avait beau être légèrement bourré –en fait, beaucoup bourré-, ça, ce n’était certainement pas une pharmacie. Allons, fallait pas le prendre pour un con. Alexender se lança à corps perdu dans la foule pour enfin apercevoir le bar. Peut-être que finalement, le proprio aigris de la pharmacie, s’était résigné à mettre un peu plus d’ambiance, à ranger les cachets dans des bouteilles d’alcool, et à embaucher de jolies collègues pour attirer la clientèle. C’que les gens cons pouvaient prendre de sacré bonnes décisions, dit donc ! Persuadé de cela, et particulièrement content pour cette raison, Alexender s’empressa de rejoindre le bar où le nouveau personnel allait lui donner ses somnifères. Son épaule percuta celle d’une jolie brune à qui il fit un clin d’œil avant de filer, ne voulant même pas s’attarder à voir comment elle réagirait. Le bruit commencé sérieusement à lui cogner dans la tête. Il se massa un instant les tempes, et puis réussit enfin à trouver le bar, sauf que… le propriétaire avait vachement rajeunis, cette fois, et en plus son masque était magnifiquement réaliste, il aurait presque pu le confondre avec… Axel ? Et… Alexender tourna brièvement la tête pour dévisager le garçon d’à côté de la tête aux pied. Andy.

- « Alors moi j’dis chapeau bas, les gars ! Vous faites un troooop beau couple ! Bah alors quoi, le patron de la pharmacie a vraiment bien réussit son projet de réaménagement, faut pas avoir peur de me dire que vous venez chercher un test de grossesse ! C’est riiiiien ! Je l'saviiais ! En plus, hé bah je suis sur que c’est Andy qu’est la maman enceinte, parce que c’est lui le plus efféminé ! »

Quelques clients accoudés au bar regardèrent Alexender d’un drôle d’œil, comme s’ils le prenaient pour un fou. Alors il leur sourit bêtement, dans l’espoir de les rassurer mais il fallait dire qu’à force de ne pas dormir il avait accumulé des cernes plutôt creuses qui ne devaient pas êtres là pour rassurer. Pas vraiment. Il détestait Andy depuis qu'il avait couché avec Axel et même s'il était bourré et se faisait plus amical, une part d'amertume était présente dans ses paroles ainsi que dans sa façon de le regarder.

Axel et Andy étaient certainement en passe de se réconcilier, vu leurs airs gênés strictement identiques, leurs petites manies communes, à force de s'être longtemps côtoyés avant qu'ils ne couchent ensembles. Andy n'avait eu qu'à amener les choses, Axel prit le soin de faire le reste ; leur rappeler qu'ils étaient potes, que ça ne servait à rien, et qu'ils ressentaient tous les deux la même chose. Andy n'allait pas le prendre dans ses bras, mais s'apprêtait à lui frapper amicalement l'épaule quand Alexender apparut près d'eux. L'air totalement perdu, étrangement égaillé, et à la démarche maladroite, fragile. Non, un peu de sérieux, Alexender. On n'arrive pas bourré en boite, surtout quand il n'est même pas minuit. Alexender en devenait ridicule, et déjà qu'Andy ne l'aimait pas particulièrement, là, c'était pire encore. Surtout s'il commençait à lui reprocher son côté efféminé, comme il le faisait chaque fois qu'ils se voyaient. Alexender avait le don d'être désagréable, mais préférait croire que si Andy et Axel avaient couché ensemble, c'est uniquement de la faute d'Andy. Y avait-il seulement un coupable, au final ? Non, sûrement pas. Mais le plus efféminé des deux devait payer pour ce qu'il avait fait, parce que c'était sa faute et qu'un point, c'est tout. Et que donc, il devait s'en prendre plein la gueule, surtout comme Axel et Alexender étaient meilleurs amis et que le premier avait eu la finesse de tout raconter au deuxième.

« Je savais pas que tu te droguais. Mais quand l'un de nous deux sera enceinte, tu seras le premier au courant. Et en même temps, je me ferais un plaisir de te le faire bouffer, ce test de grossesse. »

Andy restait assez calme, étrangement, car il était tout de même vexé de la remarque d'Alexender. Jusque là, et depuis qu'ils se connaissaient, il avait pris l'habitude de l'ignorer, de garder son calme plutôt que de faire sortir ce qu'il ressentait, comme une espèce de tapette. Non, tout sauf ça. Encore une fois, Andy passa sa main dans ses cheveux, mais paru tout de suite plus assuré, quand il se rappela combien Alexender protégeait Axel. Comme ça maman, un peu. On croirait presque que l'homo, dans tout ça, c'était plutôt Alexender. Toujours fourré avec son soi-disant meilleur ami, à le défendre sans plus y réfléchir. Louche, me direz-vous. Et stupide, si on considère qu'Alex reprochait à Andy son côté efféminé. Quelle douce ironie.

« D'ailleurs, en parlant de ta sexualité à toi, essaye de l'assumer un peu. Parce qu'à part ta caisse, ta télé et Axel, tu portes pas d'attention à grand monde. J'ai même envie de dire : tu serais pas un peu jaloux ? » Andy faisait allusion au fait qu'il était le seul à avoir couché avec Axel, enfin, le seul homme. Alexender était certainement pédé, en fait. Ahah, ce serait le comble. Alexender, en fait assez ressemblant d'Andy, avec la féminité, les T-shirts moulants et les crèmes de soins en moins, homosexuel ? Drôle. Fou amoureux d'Axel ? Ce serait même pas étonnant. Il avait un côté un peu exubérant, un peu trop extraverti pour être totalement hétérosexuel.
Enfin, c'était cool de philosopher là-dessus, mais la moitié de la salle avait les yeux braqués sur eux. Ca devenait gênant, et vu l'état dans lequel se trouvait Alexender, il y avait de nombreux risques que dans un élan de folie, il déballe tout ce qu'il savait sans même s'en rendre compte (parce qu'il étant trop bourré ou défoncé pour avoir un temps de réaction suffisant à quoi que ce soit). Et ces informations étant quelque peu confidentielles, le fait que tout le monde les sache serait encore plus gênant que l'acte en lui même. Et la seule solution, dans ce cas là, était certainement de faire intervenir Axel avant qu'Alenxender n'en dise trop.

[Ahah, trop naze]

Les choses semblaient presque sur le point d’être arrangée, et le sujet, d’être clos. Mais alors que les deux jeunes hommes allaient s’offrir une accolade des plus virile, Axel crut entendre une voix qui lui était familière, bien que contenant certains accents généralement provoqué par l’ivresse ou la défonce casi-totale. Il fit rapidement volte face et se retrouvait nez à nez avec Alexender, son meilleur ami depuis bien des années déjà. Il arrivait souvent que celui-ci prenne des cuites, d’ailleurs, ils le faisaient souvent ensembles, mais pour venir en ce lieu, il avait du obligatoirement prendre la voiture, et vu son état, c’était une pure folie. Incrédule, Axel ne comprit le sens de ces quelques paroles empreintes de philosophie qu’au moment ou son petit monologue fut achevé. Il lui semblait qu’Axel avait parlé de pharmacie, et ceci lui fit froncer les sourcils. Généralement, ils évitaient tout deux le sujet de ses ébats avec Andy avec le plus grand soin qui soit, mais apparemment, cette soirée était une mini révolution et tout semblait prendre une nouvelle tournure sans qu’aucun d’entre eux ne puisse y faire quoi que ce soit. Finalement, les mots « test de grossesse » et « beau couple » lui restèrent en travers de la gorge. Prenant une moue désespéré, le jeune homme pria de tout cœur pour que son ami n’en rajoute pas, Andy et lui-même étant déjà bien assez gêné l’un en la présence de l’autre. Quelques clients semblaient même avoir remarqué que ce nouvel arrivant n’était pas dans un état que l’on pouvait qualifié de normal, et avec un sourire poli, il fit comprendre qu’il n’arriverait rien de gênant. Néanmoins, il n’était que barman, et non pas videur, pourquoi étais-ce lui que l’on avertissait du regard ? Soupirant, ses yeux se posèrent sur Andy qui prit la parole avant même que lui n’ait eu le courage nécessaire pour le faire en premier. Cette façon brusquement libre qu’avait le jeune homme de converser de leur sexualité, certes inexistante mais ayant existé une soirée, fit basculer Axel dans le mutisme, même si cette remarque sur leur éventuelle grossesse était plutôt comique, dans le genre mauvais goût qu’il appréciait tant. Agacé, il prit une pose des plus expressives tout en écoutant le vif échange de ses deux camarades. Les trois A dans une pièce, c’était clair et net, ça ne faisait pas du tout bon ménage. Le jeune homme avait toujours cru que mis à part lui, personne n’oserait jamais faire de reproches ou de remarques désagréables à Alex, mais apparemment, l’ambiance de la soirée et l’alcool qu’ils avaient tout deux ingurgité, l’un en plus grande quantité que l’autre évidemment, leur permettait sans doute d’être plus franc l’un envers l’autre. Andy avait acquis une certaine confiance en lui depuis pas mal de temps et se permettait donc de dire à son pauvre interlocuteur qu’il devait pensé à s’assumer sexuellement parlant. Touché au vif en entendant son prénom, Axel entrouvrit les lèvres, assez réveiller cette fois-ci pour faire part de ses opinions, aussi peu nombreuses soient-elles.

« Ohé les enfants, je sais pas si vous avez remarqué mais je suis encore là. Alors Andy, la prochaine fois que t’essayes de me faire une pique de façon déguisée comme celle là, tu le fais plus discrètement... »

Il s’était légèrement approché des deux autres jeunes hommes, sans réellement s’en rendre compte. Sans doute étais-ce sous l’effet de son imminente colère, provoquée par un petit rien du tout, comme d’habitude. Il se savait très impulsif, mais ne pouvait pas faire autrement. Et les deux garçons le connaissaient, ils ne seraient nullement choqués par cette soudaine lueur qui brillait dans ses yeux foncés. Ce qu’il avait mal prit était sans doute le fait qu’Andy l’incluse dans les seules choses qu’Alexender aimait, et qu’ils insistent tant sur cette...relation sexuelle. Certes, la première de ces deux remarques était plutôt flatteuse, mais il n’empêchait que le jeune homme ait décelé une petite pique lui étant destinée au dessous. Il tourna néanmoins son visage vers son meilleur ami, impatient d’entendre sa réponse quant à la question du jeune blond. Mais il lui revint rapidement en mémoire les faits, et il se rendit compte que c’était ivre qu’Alex était arrivé à la boite, et qu’il avait logiquement conduit jusqu’à celle-ci. Il n’était pas assez...femme, pour se permettre de lui lâcher une gifle, et pas assez con, pour se permettre de le frapper. Restait une solution, la conversation, même si elle n’allait pas être simple.

« Et putain mais mec t’as conduit dans cet état ! Ca t’as pas suffit d’être le témoin d’un accident, il fallait carrément que t’essaye d’en vivre un ? T’es pas à la pharmacie bordel, arrête de regarder autour de toi à la recherche de médocs, sale ivrogne ! »

En écoutant les propos d’Andy, Alexender ne pu retenir ce petit sourire narquois qui lui chatouillait le bord des lèvres depuis quelques secondes. Toujours le même, celui-là, fidèle à ses petites répliques vaseuses, dès qu’il sentait son ego de mâle minuscule être offensé. Au moins, cet ego existe encore, pour l’instant. Bouffer un test de grossesse ? Après qu’il est pissé dessus ? Wouh, sa rend vachement drôle dis comme ça, après quelques verres d’alcool. Alexender, debout, appuyé contre le comptoir du bar, se mit à rire à gorge d’éployer. Un des ivrognes qui se trouvé là, sans doute vexer de trouver plus saoul que lui, cette seule discipline où il avait certainement atteint des sommets lors d’une grande carrière de plusieurs années, se leva de son tabouret, déposa un pourboire sur le comptoir, sans quitter Alexender du regard, et disparu. Cet homme qui sentait le pêcheur, avec sa casquette toute pisseuse, avait peut-être eu une prise de conscience grâce à lui, et peut-être que ce soir, il avait prit peur et allait reprendre sa vie en main, essayer de reconquérir la femme de sa vie, ou alors de raconter une histoire à ses enfants qui avaient prit l’habitude de l’attendre tous les soirs à la maison mais sans succès. Mais peut-être aussi qu’il irait chercher un autre bar plus convivial où l’on essayerait tout simplement pas de lui faire de la concurrence. Andy venait s’insinuer très clairement qu’Alexender se doper. Alors après tout, il lui laisserait le bénéfice du doute, surtout qu’avec les cernes, il y ait de grandes chances pour qu’il y croie dur comme fer et passe finalement pour un con.

- « En fait, il y a un tas de choses que tu ne sais pas de moi, et sa tombe bien parce que sa nous arrangent tous les deux, crétin. »

Andy enchaîna alors sur l’orientation sexuelle d’Alexender, et sa jalousie. D’ordinaire, l’ignorance où l’ironie aurait pu êtres les alliés explosifs du jeune homme mais ce soir, il avait trop bu, et était but de décoffrage, même si pour le moment, cette dose d’alcool permettait également à lui tenir les nerfs puisqu’il n’avait pas encore essayé de sortir ses poings. Toujours avec le sourire, bien qu’il soit hypocrite, Alex dévisagea Andy et tentant d’articuler correctement, d’évertua :

- « Jaloux ? C’est vrai, t’as peut-être pas tord, parce qu’Axel, ben il doit vachement assurer au pieu pour que tu sois venu lui rendre visite, pendant ses heures de boulot, ce soir. Mais j’comprend tout à fait que tu puisses être en manque… Tu avais juste à l’embobiner avec de belles paroles, et d’après ce que je vois, ta tentative n’a pas du être trop mal. »

Il ricana mesquinement, encore une fois. L’alcool lui donnait donc le rire facile ? En tout cas, oui, pour ce soir. Axel s’était légèrement rapproché d’eux, certainement dans l’espoir de leur permettre un temps mort mais Alexender réalisait, avec un air lointain soudain inscrit sur son visage, qu’en effet, ce n’était pas une pharmacie, et que par conséquent, les cons comme le propriétaire de la pharmacie habituelle dans laquelle il allait se procurer ses somnifères ne prenaient jamais de bonnes résolutions, préférant ne jamais rien tenter, se calfeutrer dans sa routine quotidienne et emmerdante. Alexender venait de débarquer ivre dans la boite de nuit où son meilleur ami bosse comme barman, alors, même si cela ne pouvait guère lui traverser l’esprit tout de suite, ce dernier lui en voudrait certainement, demain, pour l’avoir fait passer pour un gars ayant de mauvaises fréquentations. Certes, il devait en voir, de sacrés phénomènes, tout les soirs mais là, il s’agissait tout de même de son meilleur ami, et également d’un ancien ami avec qui il n’était pas resté en bon terme suite à une histoire de coucherie. Demain matin, en se réveillant avec une affreuse migraine monumentale, Alexender regretterait sûrement d’avoir débarqué dans cet endroit, sachant qu’Alex y gagne son salaire mais pour le moment présent, il n’était pas vraiment de cet avis.

Dans la foulée, comme s’il s’agissait de dire : « J’ai faim ! », Alexender se souvint d’un petit détail amusant qui l’avait bien fait rire, tout à l’heure :

- « D’ailleurs, en parlant de ma caisse, ça m’fait penser qu’en voulant me garer, j’ai abîmé la portière de la bagnole de Rooooose ! Mais il ferait mieux de calmer ses ardeurs de paumé sexuel avant que se soit mon poing écrasé entres ses deux yeux qui amoche sa tronche de branleur ! »

Sa vient du cœur, alors allons, s’il vous plaît, un peu de respect. Les videurs de la boite de nuit observés avec concentration la scène, scrutant le moindre petit geste anodin pouvant conduire à un comportement impulsif de la part de l’un des garçons, certainement pour être en mesure d’intervenir au moindre débordement, mais ils lançaient surtout des regards à Axel, pour lui montrer que s’il ne calmé pas le jeu tout de suite, ils devraient sans charger, et que forcément, ils auraient tous les trois des comptes à régler, une fois dehors. Avant qu’Axel ne le sermonne à propos de son imprudence d’avoir conduit ivre alors qu’il avait déjà vécu un accident, qui plus est, celui d’Axel, Alexender décida de balancer la moindre petite info vicieuse qui concerné Andy, tant que sa pouvait faire mal…

- « Quoi qu’il en soit, c’est pas moi qui demande à une fille de faire croire à mes parents que c’est le grand amour entre elle et moi, juste parce qu’eux aussi ont des doutes sur la sexualité de leur fils. Et ils ont bien raison ! »

On aurait dit : « Les Feux de l’Amour », en direct. Et il détenait cette information de source sur, pour avoir mené sa petite enquête, pas question de sortir des trucs bidons, ce n’était sûrement pas son genre de divulguer du non fondé. S’il y avait eu des petites grands-mères dans cette boite de nuit, elles se seraient sûrement empressés pour intervenir dans l’histoire, ou bien tout en restant en retrait, auraient suivis toute la scène pour que dès le lendemain, à leur réunion « Tupperware », elles puissent cancaner avec toutes les mémés du quartier sur ce qu’elles avaient vus. Elles en rajouteraient même, pour la forme, histoire que leur vieille copine soies envieuses à l’idée que leur vie puisse être plus palpitante que la leur. Vous vous rendez compte, un triangle amoureux avec trois homosexuels, quel scoop ! Alexender, fière de pouvoir enfin un peu se défouler sur Andy, prit place, difficilement, sur l’un des tabourets, et après avoir eu la sensation d’escalader une montagne interminable, s’adressa à Axel qui le sermonné :

- « On soigne le mal par le mal, Axel, alors s’il te plaît, mon pote, évite-moi tes leçons de morale et fais plutôt ton job : serre-moi un verre de Whisky. »

Il faisait chaud ce soir, l’alcool avait échauffé son esprit autant qu’elle l’avait embué. En débarquant ici, Alexender ne risquait pas d’arranger les choses mais en avait-il seulement envie ? Cette haine profonde pour Andy, n’était pas vraiment sérieuse, même si bien sûr elle n’était pas une pure invention mais bel et bien réelle. Disons qu’il ne détestait pas Andy au point d’avoir des envies de meurtre à son sujet, juste au point d’avoir envie de lui en faire baver, pour s’amuser un peu. Ils ne s’étaient jamais vraiment entendu mais lui en voulait surtout d’avoir couché avec son meilleur ami. Rassurez-vous, Alexender n’a rien contre les homosexuels, qu’on les laisse là où ils sont mais le fait qu’Axel se soit laissé entourlouper aussi facilement par ce pauvre merdeux, l’agacé passablement. Impatient, Alexender voulut se servir un verre lui-même pour oublier un peu ses tracas dû au manque de sommeil mais au moment de se pencher pour saisir un verre, et une bouteille, derrière le comptoir, son coude glissa légèrement et il se rattrapa de justesse. Il rit, tout seul, sans tabou, parce qu’il valait mieux en rire qu’en pleurer. Sa tête lui semblait être sur le point de se fracasser, Axel semblait tourner sur lui-même, lui, devait être pâle, et ses cernes creuses devaient scier sa peau. Tout ça était tout de même mieux que de crever de sommeil tout seul à Lexington, vous ne trouvez pas ?

Andy avait sûrement espéré récupérer l'amitié d'Axel, et crié victoire un peu trop vite. Parce que tant qu'Alexender resterait là, et dans l'état dans lequel il était actuellement, rien ne pourrait s'arranger entre eux. Rien que pour sa défense, il était obligé de le rabaisser un minimum. Pour montrer qu'il ne tenait pas plus que ça à Axel, qu'il n'avait pas envie de coucher avec lui à nouveau et pour tout un tas d'autres raisons. Et ça ne sembla pas lui plaire (naturellement, hein), il eu presque l'air vexé ; mais Axel n'y était pour rien, si Alexender et Andy se détestaient, il n'avait donc pas à s'interposer entre eux pour les séparer. Même si Andy n'était pas du genre à se faire violence pour des broutilles de la taille d'Alexender, il semblait vouloir le provoquer, le faire chier un peu plus, et y arrivait assez bien. Disait des tucs même pas compréhensibles, mais assez lourds de sens, quand il faisait l'effort d'articuler. Andy et Axel semblaient suspendus à ses lèvres, redoutant qu'il dise la moindre chose compromettante à propos de leur nuit ensemble, mais Alexender n'avait pas l'air décidé à rabaisser son meilleur ami, préférait s'attaquer à Andy ; la cible parfaite, en somme, car sans défenses, et apparemment trop fluet pour oser en venir aux mains. « Donc si ton pote sait pas refuser quoi que ce soit, c'est de ma faute ? Après tout, c'est normal, on voit bien que je l'ai forcé. N'est ce pas, Axel ? »

Andy leva tout juste les yeux vers Axel. Ne lui demandait même pas son avis, en fait, car tous deux savaient qu'aucun n'avait forcé l'autre, et même s'il n'avait pas été très agréable depuis qu'Alexender était arrivé, Axel ne pouvait pas lui faire faux bon en jouant au jeu de son meilleur ami, en lui donnant raison, plutôt que de confirmer ce que disait Andy. Non parce qu'apparemment, Alexender avait gentiment bousillé la voiture d'Andy, et s'en ventait, d'ailleurs, son sourire niais toujours fièrement affiché. Enfin, peu importait, son rivale devait être le seul homme au monde à encore croire qu'une voiture était un atout séduction auprès des filles. Le pauvre, se foutre le doigt dans l'œil aussi loin ! Et défendre ainsi son meilleur ami alors qu'il n'avait absolument rien demandé, au final, à part peut être une fille canon et un peu de tranquillité. « Evite de parler de mes parents. Si les tiens savaient que tu dors avec ton doudou tous les soirs, et que tu dois sûrement l'avoir sur toi actuellement, ils te surveilleraient davantage ! »
OK, Andy et Rebecca faisaient semblant d'être ensembles devant les parents du jeune homme, même si la situation tournait vraisemblablement à leur insu. Et Alexender avait dû fouiller loin pour avoir une telle information, mais Andy avait aussi les siennes. Donnant-donnant, mon petit. D'ailleurs, si Alexender continuait avec ses remarques, Andy n'hésiterait pas à lui répondre de manière un peu moins pacifique (si seulement celle-ci l'était), en le frappant, vous l'aurez compris. Enfin, il n'aurait qu'à le pousser légèrement pour que son adversaire s'écrase lourdement sur le sol. En plus d'un coma éthylique, souffrirait des nombreuses bosses que sa chute provoquerait. Heureusement, Axel était là pour intervenir, pour engueuler sagement Alexender des folies qu'il avait fait en venant ici bourré comme il l’était. Saint Axel. Voyant une sorte d'air incrédule de la part d'Alexender, Andy reprit. « Ne fais pas comme si tu ne savais pas de quoi je parle. J'ai mes sources. » D'ailleurs, le pauvre, oui, soulons le encore un peu plus, qu'il dorme ici. A ce rythme-là, il n’aurait bientôt plus assez sa tête pour dire quelque chose de sensé, et ce serait tant mieux pour Andy.

« Bordel oui on a baisés ! Et alors ? Est-ce qu’il faut vraiment trouver un coupable à toute cette merde ? Je ne te dirais pas que j’ai adoré ça, mais je ne te dirais pas non plus que j’aie détesté. Ca fait pas de moi un bouffon, on était complètement bourrés, on savait plus ce qu’on faisait, cette histoire devrait être réglée depuis longtemps et ne plus être remise sur le tapis. Putain de merde vous me faites tous chier. »

« Stop ça suffit j’en ai assez entendu vous la fermez maintenant. Comme vous l’avez parfaitement remarqué j’ai tous les droits ici. Si je veux Alex, je te fais dégager de cette boite plus vite que ton ombre... Alors maintenant vous allez m’écouter et va régler toutes ces choses qui nous font chier ici et tout de suite. Alexender, commençons par toi, qu’est-ce que t’as à reprocher à Andy ? Hein ? A ce que je sache il t’a jamais rien fait de très grave mis à part alimenter ton esprit vengeur de la masculinité et de la virilité ? »

Le plus dur, n’est sûrement pas de boire jusqu’à en faire des choses complètement folles, mais surtout de dessouler, sur commande, pour regagner un minimum de raison afin de ne pas mettre votre meilleur copain dans l’embarras, face à la loque que vous êtes une fois que vous êtes bien trop ivre. Pour l’admettre. Alexender avait dans l’intention de simplement continuer de boire, acceptant presque d’oublier Andy, lorsque ce dernier eu le malheur de parler de Patrick… Son ourson en peluche préféré, qu’il possédait depuis sa plus tendre enfance. A tout les coups, c’était Axel qui lui avait tout révélé, croyant aveuglement qu’Andy puisse rester muet comme une tombe coûte que coûte. Il n’avait plus grand-chose à perdre, alors, avant d’improviser quelques prétextes, Alexender tenta tout d’abord de faire une moue qui signifiait qu’il ne voyait absolument pas de quoi ce crétin d’Andy voulait parler mais il se rendit bientôt compte que les regards tournés vers eux le suspecté de jouer la comédie, et puis Andy s’arrangea pour détruire sa couverture. Bon, ok, cette fois, il ne l’avait pas volé, après tout, il avait bien provoqué Andy en révélant son petit stratagème vis-à-vis de ses parents mais tout de même, il ne lui ferait pas le plaisir de lui dire qu’il détenait la pure vérité. Et lorsque Andy en rajouta une nouvelle couche en s’exclamant qu’il avait sûrement son nounours sur lui, Alexender ne laissa paraître aucune expression sur son visage. Il ne voulait pas se trahir, et grâce à l’alcool, était sûrement crédible concernant ses moyens de laisser planer le doute quoi qu’il en soit. Il se leva de sa chaise, leva les mains au niveau de son buste, fit un tour sur lui-même. Doucement, pour ne pas tomber, ni vomir, car avoir la tête qui tourne lui suffisait, pour l’instant.

- « Ah ouais, eh ben c’est ce qu’on va vérifier tout de suite… »

Il fouilla les poches arrière de son jeans, devant Andy, puis retourna celles de devant, et en sortit même, sans aucune gêne, le petit tube en plastique orange, vide, qui servait à stocker ses somnifères. La petite étiquette collée sur le tube indiquait la quantité prescrite, par semaine. Avec ça, et le fait qu’il s’était pointé ivre sur le lieu de travail d’Axel, il n’était pas exclu qu’il penserait sans doute que son meilleur ami avait fait un mélange tordu de médicament et d’alcool, mais lui savait que cela n’était pas vrai, seulement, dans son état, il serait incapable de se justifier, il n’avait déjà pas eu la jugeote de garder le tube dans le fond de sa poche pour éviter de déclancher une émeute… Il était même totalement inconscient que ce geste allait changer le cours de cette soirée, et peut-être même l’opinion d’Axel. Il continuait avec naturel de mettre ses poches bien en évidence, fière de prouver qu’il n’y avait aucune trace de son Patrick. Il écouta à peine Axel qui s’énervait. Il le regarda avec un regard éméché lorsqu’il renversa le whisky, l’air de penser : « Pfff, quel gâchis ! ». Son regard était luisant, fatigué, il ne fallait pas être un extra lucide pour se rendre compte qu’Alexender avait bu, et certainement pas parce qu’il avait été plongé dans l’ambiance d’une fête, pour une fois… Du moins, s’il avait été encore sobre pour faire un constat, il aurait cru que son meilleur ami aurait pu s’en rendre compte, mais il fallait croire que non…

- « En admettant qu’avant je n’avais pas une très bonne raison de lui en vouloir, maintenant j’en ai une… »

S’exclama-t-il, fixant Andy alors que cette réponse était pour Axel. Quoi ? Quelle raison, vous dîtes ? Eh bien celle d’avoir parlé de Patrick, en public.

- « Et puis, je vais te donner une bonne raison de me faire virer de cette boîte, comme ça, au moins, je vais t’éviter la corvée… »

Alexender déroba avec amertume le verre d’un ivrogne littéralement endormit contre le bar, le bu cul sec. Il canalisa sa force dans son poing et sans même prévenir, l’assena contre le visage d’Andy. Il avait voulu viser son œil parce qu'un connard avec un oeil au beurre noir se devait être comique mais l’avait manquer de peu pour cogner contre son nez. Il avait l’habitude de se battre mais savait qu’il ne craignait pas grand-chose, Andy n’était pas vraiment du genre à rendre les coups, ou du moins pas par la force. Et même si cette fois il se décidait à changer d’avis, le coup n’avait sans doute pas était d’une force inouïe puisque l’alcool l’empêchait d’être au maximum. L’un des videurs ne tarda pas à pousser quelques personnes présentent prêt du bar pour les en écarter et s’interposer avant qu’Alexender ne réplique une nouvelle fois. Le videur était un grand homme baraqué, métisse, mystérieux, avec un élégant costume de mafieux mais sans les lunettes qui auraient pu aspirer la crainte des gens qui se mesuraient à lui. Mais Alexender, saisit par les poings, n’avait même pas eu l’idée de frapper une nouvelle fois Andy, il avait juste voulu lui faire peur, c’est pourquoi, le videur, habitué à ce que la plupart des gars qu’il interpellé rapplique, fit surprit par son comportement et le lâcha, surprit mais tout de même méfiant. Alexender bredouilla ce qui ressemblait à un : « Ca va, j’ai pas l’intention de le tuer, oh ! ». Mais alors que suite à ses paroles, le videur agrippa de nouveau son T-shirt, pour le retenir, Alex sentit le sol se dérober sous ses pieds… Ce n’était ni l’effet de l’alcool, ni l’effet de l’énervement. Il avait déjà prit bien d’autres cuites, et même si personne n’est jamais à l’abri d’un accident, là, c’était différent. Sans doute le manque de sommeil additionné au bruit multiplier aux brouhahas, à la musique, plus la chaleur de l’atmosphère… Tous ses facteurs lui donnèrent envie de vomir, mais son visage devint grisâtre, blême, accentuant l’impression que ses cernes ne disparaîtraient plus jamais de sur sa peau ; les muscles de ses bras devinrent mou, il lâcha involontairement le bras du videur qu’il avait attrapé lorsqu’il l’avait agrippé pour la seconde fois, et tomba à genou contre le sol. L’envie de confier son manque de sommeil le tenailla soudain, s’il n’y avait eu qu’Axel, et s’ils étaient tous les deux retournés au temps où ils s’enfermés dans la chambre de l’un ou de l’autre, et restés là à écouter des morceaux de guitares qu’Axel ne voulait jamais jouer en public de peur des critiques…

» Andy S. Rose will tell you everything he knows || Ended
» Houston, nous avons un problème [R.Andy]