Andy S. Rose will tell you everything he knows || Ended

¤ Andy est très séducteur. Séducteur, parce qu'il a un joli visage, un corps plutôt bien foutu, et qu'il en a bien conscience. Et donc il en abuse. Il charme, drague, séduit, tant que cela lui rapporte quelque chose. Un pourboire, un numéro de téléphone, ou une réduction chez Subway, tout lui va, tant qu'il ne s'offre pas pour rien. Chez lui, ça s'avère autant un trait de caractère qu'une manie, mais généralement, ses petits sourires charmeurs ne déplaisent pas.
¤ Le jeune homme n'y peut pas grand chose, mais il est assez efféminé. Déjà, Andy n'est pas le prénom le plus masculin qui soit, et Rose de même. Dés sa naissance, ses parents le voulaient plus féminin. Ca aussi, ça plait aux filles, mais se comporter comme une mini-tapette et ne rien pouvoir y faire, c'est dur à vivre. Se faire accoster par des mecs, dans les boites de nuit, est certes un compliment, mais quelque peu gênant, quand deux jolies filles sont accrochées à tes bras. Mais Andy vit plutôt bien avec, il s'aime comme il est, en fait, et ne rejette la faute sur personne.
¤ Ce mec est aussi complètement débile. Très philosophe, à la base, et assez cultivé, mais littéralement aveuglé par les filles qu'il côtoie, qui, malheureusement, ne voient en lui qu'un beau garçon fêtard, mais absolument pas capable de réfléchir. Et peut être qu'au final, en désespérance de cause, il y croit aussi. Oublie qu'il est possible d'être blond, cool et intelligible à la fois, ce qu'il est, sûrement, mais qu'il cache, plutôt que de mettre en avant. Ca devient une manie, en fait. Toujours vouloir être plus bête qu'on ne l'est déjà.
¤ Andy a l'horrible manie de tout le temps (ou presque) se passer la main dans les cheveux. C'est sa manière de se dire qu'il est fier de lui, confiant, et que décidément, il est le plus beau et le plus sexy. De la même manière que certain se rongent les ongles, il a sa manière de stresser et donc de se rassurer, en se touchant les cheveux, en les recoiffant, si on peut dire, bien qu'ils ne soient jamais vraiment coiffés. Faut dire qu'Andy doute très souvent. Il a beau être bien dans sa peau, il a extrêmement peur du regard des autres, de la réaction des gens en apprenant qu'il est hétéro. C'est important, pour lui, de se sentir apprécié - quoi que, c'est important pour tout le monde, en fait.
¤ Et aussi bizarre que ça puisse paraître, Andy a horreur du sport. Il est grand, squelettique, mais n'envisagerait même pas de poser un pied sur un tapis de course. Et n'essayez pas de le convaincre que ce serait bon pour lui, il est très têtu, quand il s'agit de faire du sport. Il mange naturellement peu, ce qui lui suffit pour rester mince et un minimum en forme. Mais ça aussi, c'est sûrement à cause de son dégout pour les choses trop masculines ; l'odeur de la transpiration, les vestiaires après un match de foot, et les muscles d'un type acharné du sport le répugnent plus que tout autre chose.

Son juron favori en voiture ou quand quelqu'un le/la 'saoule vénère'.
¤ Si seulement Andy avait une voiture. Mais faute de permis de conduire, il n'use ses jolis jurons que contre le dernier plouc qui l'aurait pris pour un gay, qui se prendra un "Enculé, c'est à moi que tu parles ?" en pleine face. Souvent, Andy n'a pas besoin d'aller plus loin, son adversaire comprend à peu près qu'il n'a pas intérêt à pousser plus loin, et donc il arrête. Dans le cas contraire, notre efféminé n'hésite pas à frapper, bien que ça ne lui ressemble pas. Au moins, le problème est réglé.

La petite chose honteuse qu'il/elle fait tous les jours.
¤ L'un des seuls côtés masculins qu'il a, et qui le rapproche des joueurs de foot transpirants qui l'exaspèrent, est sa manie de se gratter les parties intimes, surtout quand il est fatigué (au réveil, avant d'aller se coucher...). Mais, même avant le fait de vivre dans des fringues sales et de ne jamais faire de lessive, c'est le réflexe de tout homme, même des plus efféminés. Et Andy fait ça sans trop de gêne, sans même faire très attention à ce qu'on le voit ou non, surtout si ce geste prouve un peu de virilité.

Ce qu'il/elle pense et fait quand le réveil sonne.
¤ Faut-il encore qu'il l'entende sonner. Mais quand ça arrive, il se dit que cette journée sera peut être la plus belle de sa vie. Il se réveille en espérant rencontrer une fille intelligible et pas trop chiante, sans être un rat de bibliothèque. Peut être que son patron sera malade, aujourd'hui, ou que son gosse aura attrapé un rhinopharyngite aigue, qu'il ne viendra pas travailler, et qu'il laissera donc la boutique à Andy, son plus beau rêve, depuis qu'il est employé chez Steeve. Et aussi, il se demande ce qu'il va porter. Ca ne dure jamais très longtemps, sachant que la plupart de ses fringues son sales, et qu'elles se ressemblent étrangement. En même temps, deux jeans serrés se ressembleront forcément, et trois T-shirts à manches courtes, à moins d'être de couleur différente, auront forcément la même coupe. Un côté masculin, là aussi, et ça bien qu'il ne déteste pas faire du shopping : toutes les fringues se ressemblent. Enfin, une fois habillé, il mange ; manger, sa deuxième raison de vivre après... Non, sa première raison de vivre, en fait.

Son pêché mignon, ce dont il/elle ne peut pas se passer.
¤ Son pêché mignon, c'est surement l'argent. Le bruit des pièces qui s'agitent au fond de sa poche le rassure, lui rappelle qu'il n'est pas particulièrement dans le besoin, et que dans le cas où il le serait, il n'aurait pas trop de mal à en gagner un peu plus. Andy est totalement avare, en fait, ne dépense son argent que pour lui, ou pour quelqu'un d'autre, si ça lui est profitable. Et quand son porte monnaie est vide, il n'hésite pas à faire n'importe quoi pour que ça ne dure pas. S'est déjà résolu à la prostitution, plusieurs fois, histoire de payer le loyer et une vodka coca à cette fille rencontrée la veille. Pour se dire que Louisa et Wesley, ses ainés, ne sont pas les seuls à avoir réussi, non, car Andy aura fait bien mieux : il se plait dans ce qu'il fait. Hors de question qu'on le force à faire quoi que ce soit, à suivre des études, pour avoir un job stable qui ne lui plairait pas. Il est bien trop têtu, et préfère sa situation actuelle, avec un emploi tranquille, et tout aussi stable que médecin, et beaucoup plus de temps libre (ce n'est pas à négliger).

Andy a toujours été très apprécié de sa famille. Accepté par tous, malgré sa tendance à jouer aux poupées avec ses cousines, plutôt qu'au rugby avec ses cousins. Avant lui, Wesley avait eu le temps de prouver qu'il était un gros dur, un jeune homme viril et extraverti, ses parents ne forcèrent donc pas le petit dernier à être des plus costauds et des plus forts. Car de toute façon, ce n'était pas à quoi aspirait Andy, et Elena et Jimmy, ses parents, le comprirent très vite. Andy vivait donc tout à fait normalement son côté légèrement féminin, appréciait les filles ; mais une plus que d'autres. Celle qui, quand elle le serrait dans ses bras, calait sa jolie tête blonde entre ses seins. Lui caressait les cheveux, lui souriait, sans prendre en compte qu'il était surement différent, à l'extérieur, mais qu'il ressentait la même chose que les autres. Maryjane était plus grande, certes, plus âgée, forcément, mais elle était sa muse. Secrète, malgré son côté mondain, toujours ouverte, souriante. Il l'aimait, certainement, adulait sa chevelure, son teint toujours naturel. Sa manière d'être absolument parfaite le fascinait, de faire attention à lui comme personne ne le faisait. Il priait, chaque soir, dans sa chambre de jeune adolescent, pour que Louisa fasse sa communion, pour que Wesley ai son diplôme de fin d'études, et qu'ils aient une raison de se voir. Pour qu'il ai une raison de la voir, car même si elle ne l'ignorait pas, elle ne l'aimait surement pas autant qu'il l'aimait. Enfin, il vivait avec cette idée, et en bon enfant qu'il était, espérait franchement que l'amour qu'il lui portait serait un jour réciproque.

Ils se voyaient une à deux fois par an, peut être. Et dés que son doux visage paraissait, plus rien n'existait. Pas même le joli sourire de Louisa, la réussite de Wesley, les fausses couches de tenta Maryse. Andy était totalement aveuglé. Ne vivait plus que pour elle, et ne vivait plus vraiment, en somme. Avec le temps, les centimètres et l'assurance en plus, prit l'habitude de se coller un peu plus à elle, quand elle le serait dans ses bras. Il était bien plus grand qu'elle désormais, et s'en vantait plutôt. Sous entendait, à chaque réunion de famille, qu'il était désormais un homme, et non le petit garçon timide et efféminé qu'il avait toujours été. Maryjane avait légèrement vieilli, elle, et devait avoir l'âge de Wesley. La jolie blonde restait célibataire, ou alors totalement interdite, lorsqu'il s'agissait de parler de ses amours ; mais fut présente au mariage de Wesley, et pour les 22 ans de Louisa. De leur heureuse fratrie, Andy était le seul à ne rien fêter. Resta assez discret, ne but pas vraiment, aida Louisa à marcher jusqu'à sa chambre, et en toute fin de soirée, se retrouva à la table de Maryjane et de quelques autres cousines. Ces cousines avec qui il avait joué des heures et des heures, dans leur jeunesse. Elles qui avaient eu la peau si blanche, leurs joues rosies et leurs éternelles robes à fleurs, toutes réunies autour de cette table. Toutes complètement saoules. Janice, la plus sérieuse de toutes, d'habitude, avait entreprit d'aligner toutes les bouteilles qu'elles avaient bues. Kelly lisait un magazine pour gays, et, de temps à autres, montrait à une Maryjane totalement égarée, pensive, peut être, les yeux dans le vague, les jolis garçons immortalisés sur papier glacé. Andy les regardait toutes tour à tour, jusqu'à ce que sa douce, celle qu'il aimait tant, se tourne vers lui et, dans un éclat de rire, lâche :

« A ce propos, Andy, quand est ce que tu nous présentes ton mec ? »

Dés lors, Andy se maudit d'avoir cru que Maryjane était la femme idéale. Un temps, fit passer ça sur le compte de l'alcool, de l'effervescence du moment, mais n'espéra plus rien. Quitta la table et se tourna en direction de la maison de Wesley, où se déroulait le mariage. Fit attention à prendre la démarche la moins féminine possible, si seulement la sienne l'était, jusqu'à se réfugier dans le lit de Louisa. Quasiment endormie et inerte, mais plus douce encore que Maryjane. Dans sa façon de le reconnaitre, de lui prendre la main, et de savoir, sans même le regarder, à quel point Andy allait mal. Surement était-elle la femme de sa vie, finalement, plus que cette jolie blonde stupide et comme les autres qui l'avait tant aveuglé. Et puis crut tourner la page...