Come Back To Me [Tarlichouuu xD]

Come back to me
Come Back To Me [Tarlichouuu xD] Ws73gh

VITANIE HOOVER & ELIOTT FOSTER

« Nom de Dieu Tanie qu’est-ce qui t’a pris ? Pourquoi est-ce que tu as frappé ce pauvre type ? Tu veux me faire mettre la clef sous la porte ? »

La jolie brune se hissa habilement sur un des hauts tabourets alignés devant le bar et enjamba le comptoir avec autant de facilité. Cette acrobatie lui valant quelques sifflets de derniers clients qui s’attardaient là. Jetant un torchon sur son épaule elle entrepris d’essuyer les quelques verres qui traînaient là.

« Hey gamine je te parle là ! »

Levant un regard furibond vers son patron la jeune femme reposa brutalement un verre à pied, manquant de le briser.

« Et bien quoi ? Je devais peut-être le laisser me pincer les fesses sans rien dire ? Et puis je ne lui ai même pas cassé le nez alors je ne vois pas ce qu’il y a de grave ! »

L’homme soupira, sembla vouloir ajouter quelque chose puis se résigna et rejoignit l’arrière boutique en pestant contre « cette jeunesse indomptable et violente ». Un petit sourire sur les lèvres, Vitanie replongea dans sa tâche ne décrochant plus un mot jusqu’à la fin de son service. Ce ne fut qu’à une heure du matin qu’elle put enfin quitter son tablier et l’établissement. Elle était extenuée. Pourtant elle savait qu’elle ne pourrait pas dormir tout de suite. Ces derniers temps elle avait du mal à trouver le sommeil. Enfin elle disait ces derniers temps mais elle savait exactement depuis quand elle avait perdu le sommeil. Cela faisait exactement cinq mois. Cinq mois depuis… Secouant la tête elle soupira. Elle refusait d’y penser. C’était inutile, douloureux et ça ne mènerait à rien. Rejoignant le parking pratiquement vide elle intégra sa voiture aussi rapidement que possible. On ne savait jamais quel genre de population traînait dans le coin à cette heure.

Arrivée chez elle la jeune femme constata que ni son frère ni sa sœur n’étaient présent. Quinn était en déplacement pour le travail jusqu’à la fin de semaine et Uriel devait encore être entrain de faire la fête et de draguer des minettes de 20 ans. Balançant son sac à travers sa chambre la jeune femme fila prendre un douche bien chaude. Le travail lui avait noué les épaules, elle avait besoin de se détendre. Enfilant un jean et un simple débardeur noir elle attrapa sa guitare et s’éclipsa. Direction le porche de la demeure familiale. Se laissant tomber sur la première marche elle s’appuya contre le pylône de béton et sortit une cigarette qu’elle grilla assez rapidement. L’air était doux, humide et étouffant. Mais c’était le genre de chaleur qui lui plaisait. Lorsque vous aviez la peau moite, les cheveux collés de sueur. Vitanie aimait cela. Son frère lui répétait souvent qu’elle aurait dû vivre en Louisiane où le climat lui aurait tout à fait convenu. La jeune femme envisageait d’ailleurs sérieusement de s’y rendre. Après tout qu’est-ce qui la retenait ici ? Quinn et Uriel s’en sortiraient sans elle. Lili avait Micah, Mateo et Aidan. Et puis elle pourrait toujours venir la voir. Et puis Eliott… Eliott était parti alors à quoi bon y penser ? Comme à chaque fois que son esprit dérivait vers le souvenir de son meilleur ami la jeune femme sentit son cœur se serrer et sa bouche se tordit dans un rictus de tristesse profondément ancrée. Secouant la tête avec énergie elle se força à penser à autre chose et attrapa son instrument. Ses doigts vinrent effleurer les cordes avec une infinie tendresse, on aurait dit que la jeune musicienne berçait un nouveau né. Quelques notes s’échappèrent de la guitare, formant peu à peu une mélodie apaisante. Fermant les yeux la jeune femme pu enfin s’évader, comme elle aimait à le faire à chaque fois qu’elle se sentait triste et perdue. Elle se laissa dériver vers son propre monde où personne ne pourrait l’atteindre ni lui faire du mal.

Eliott avait roulé toute la journée. Il avait réalisé une fois de plus le matin en se levant qu’un trou béant l’accompagnait tous les jours depuis qu’il était sans explications. Vivre sans Vitanie s’était relevé être une tache bien plus ardue qu’il ne le pensait. Comme bien souvent il avait agis sur un coup de tête mais la décision était pensée depuis bien longtemps. Au lieu d’aller en cours il avait prit l’autoroute pour rentrer non pas chez lui mais pour la voir elle. Ces parents il n’avait aucune envie de les voir, c’était par leur faute s’il en était arrivé à cette situation, cette exil n’avait que trop duré.
Le jeune homme s’était garé beaucoup plus loin dans la rue, histoire de ne pas attirer l’attention, sous un arbre à l’abri de la lumière d’un réverbère, il avait observé la maison. Ce calme apparent en attendant de trouver une excuse ou du moins les bons mots pour revenir. Il avait du la blesser, il en était conscient et c’était pour cela qu’il poirotait depuis plus d’une heure dans l’humidité. Aucun mot n’était approprié pour exprimer le désarroi et le regret qui le rongeait. La fatigue se faisait sentir et ses jambes s’engourdissaient à force de rester immobile mais cette petite douleur physique n’était absolument rien comparée à la douleur intérieure qui le rongeait.

Ses pensées perdirent de leur sens et de leur importance surtout quand ELLE fit son apparition dehors accompagnée de sa guitare et de sa cigarette au bec… Etait il possible de se sentir à ce point troublé ? Le bien être de la scène, la vision de l’être cher mélangé à la culpabilité et au doute. Son expression semblait si torturée. Une bouffée de chaleur le prit alors en même temps qu’un nœud solide s’installait dans son estomac. Retirant sa veste, il la prit à la main en même temps qu’il tirait sur le col de sa chemise, geste inutile, ce sentiment d’étouffement ne lui passerait pas tant qu’elle l’aurait pardonné et qu’il était assuré qu’elle ne souffrirait plus.
Se passant une main dans les cheveux et inspirant profondément, il se détacha de son arbre, pour marcher dans sa direction, pas un bruit ne se fit entendre du moins jusqu'à ce qu’il ne quitte la pelouse du voisin d’en face pour traverser la route, ses pas résonant comme le passage d’un fantôme. Ses mains se mirent à trembler et il les fourra directement dans ses poches pour les cacher alors qu’il calait sa veste sous son coude. Le regard résolument posé sur elle, il fallait que son visage reste impassible alors qu’il tentait de prédire sa réaction face à son apparition mais c’était peine perdu. Prévoir les réactions de Vitanie s’était aussi bête que de vouloir enfermer un fauve sauvage ou vouloir contrôler des éléments démontés.
Il s’arrêta finalement en bas des marches, pas une seule phrase intelligente ne lui vint à la bouche alors il se contenta d’être lui tout simplement dans toute sa grandeur ridicule. XD

« Tu me joues du Bob Dylan ? »

lâcha t il comme dans un murmure.

Oui il fallait toujours que son entrée soit suivie d’une réplique complètement idiote et hors contexte sauf que cette fois ci, il n’abordait cet habituel sourire tête à claque et enjoliveur, cela faisait cinq mois qu’il ne savait plus le faire. Il était fort probable qu’il reçoive une guitare sur la tête en guise de réponse mais qu’importe elle pouvait l’étrangler de ces mains tant que c’était des siennes qu’il recevait la mort alors c’était une belle fin.

Comme à chaque fois que la jeune femme se laissait aller à jouer en pleine air elle perdit rapidement pied et sombra dans son propre monde. Elle savait que Quinn et Uriel étaient effrayés quand ils la trouvaient là assise, les yeux fermés, totalement absente, ne répondant à aucun de leurs appels. Elle décrochait de la réalité aussi facilement qu’elle grillait une clope. Depuis la mort de ses parents elle était devenu si douée dans l’art de se refermée sur elle-même que ça en était devenu terrifiant pour ses proches. Son frère, sa sœur, Eleah, Lili et même Eliott à l’époque où il traînait encore dans les parages. Tous semblaient désemparés face à la solitude grandissante de la jeune femme. Elle avait elle-même tenté de s’ouvrir plus, de retrouver un peu de celle qu’elle était quatre ans auparavant, quand ils étaient encore vivants. Dieu ce qu’ils lui manquaient. Elle n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi ils étaient morts. Elle était toujours aussi perdue. Ne parvenant pas à mettre des mots sur la peine atroce qui la déchirait de part en part dès qu’elle se mettait à songer à ces fabuleux êtres qu’ils étaient. Eleah lui avait maintes fois répété à quel point elle faisait souffrir son entourage à se laisser dépérir de la sorte. Vitanie en avait conscience, elle avait tenté de s’extirper de ces ténèbres qui l’a happait, et elle y était pratiquement parvenue. Mais il fallu qu’Eliott se décide à l’abandonner.

Bizarrement la simple pensé de son meilleur ami provoqua chez elle un frisson incontrôlé. Il lui sembla même entendre sa voix. Elle devenait probablement folle. Pourtant elle avait une certitude, Eliott était le seul qui parvenait à la sortir de sa torpeur rien qu’avec sa voix. Les autres étaient habituellement obligés de la secouer comme un vulgaire sac de linge sale. Etait-ce donc réellement sa voix ou avait-elle rêvée ? Sombrait-elle réellement dans la folie ? Ses doigts stoppèrent et les dernières notes s’évaporèrent dans la nuit. Respirant un bon coup elle se décida à ouvrir les yeux, terrifiée par ce qu’elle allait découvrir. Peur de n’ouvrir les yeux que sur un vide toujours plus profond. Mais ce ne fut pas le cas. Et ce fut comme si son cœur explosait dans sa poitrine lorsque son regard croisa celui du jeune homme nonchalamment adossé au muret face à elle.

La suite des évènements fut quelques peu rapide et agitée. Tout d’abord la jeune femme sentit une douce chaleur l’envahir et sa bouche s’ouvrir sans laisser échapper le moindre son. Ses yeux, écarquillés, fixaient toujours le garçon sans réellement parvenir à le voir. Cette première ne dura sûrement que quelques secondes mais parurent une éternité à Vitanie qui se sentit soudainement submergée par des sentiments contradictoires. Ce fut d’abord la colère qui s’insinua par tous les pores de sa peau. Une colère grandissante, une colère qui avait couvé en elle et qui pouvait désormais s’échapper. C’est ainsi qu’elle la déversa sur Eliott sans même s’en rendre compte. Elle s’était levée d’un bon, le regard noir, la bouche déformée par la colère.

« Qu’est-ce que tu fiches ici ? Tu penses passer la soirée avec moi comme si de rien était et m’abandonner encore une fois en ne me laissant qu’un vulgaire bout de papier et trois mots griffonnés ? Tu crois quoi Eliott ? Que tu peux revenir comme ça l’air de rien ? »

A un pas seulement de son meilleur ami elle lui cracha au visage ces mots certes blessants mais qu’elle avait retenus pendant cinq mois. Reprenant son souffle elle fut alors noyé dans une nouvelle vague de sentiments. Différents de la colère cette fois-ci. Ce fut comme si la part d’elle-même qui avait disparue quelques mois auparavant était réapparue. Elle se sentit de nouveau « complète ». Ce sentiment de bien être lui réchauffa le cœur. Pourtant elle résista avec ferveur contre ce sentiment, elle ne voulait pas souffrir de nouveau. Elle ne voulait pas croire au retour de celui qu’elle aimait. Pas si il fallait qu’elle le voit disparaître de nouveau. Sentant les larmes lui monter aux yeux elle détourna le regard et se laissa de nouveau tomber à terre. Se prenant la tête dans les mains elle tenta de contrôler les sanglots qui lui montait à la gorge.

« Pourquoi Eliott ? Pourquoi es-tu parti comme ça ? Et surtout, comment as-tu pu ? Tu m’as abandonnée. Tu savais que j’avais besoin de toi pour vivre. Tu n’avais pas le droit de disparaître de la sorte. En me laissant ton cœur, laisse moi rire. As-tu seulement pensé au mien ? As-tu songé à ce que je deviendrais sans toi ? »

La voix rauque et tremblante la jeune femme se refusa à lever les yeux vers le jeune homme toujours planté derrière elle. Elle n’avait pas le courage d’affronter ses prunelles aux expressions saisissantes. Elle ne voulait pas être déstabilisée, elle ne voulait pas pleurer. Elle l’avait déjà bien assez fait…

Son croisa enfin celui de Vitanie pour se plonger dedans. S’il pensait que la boule qu’il avait dans l’estomac disparaitrait au moment ou il lui parlerait à nouveau c’était raté mais une partie de lui-même était apaisée. Il était au moins à nouveau à ses cotés, ce n’était plus seulement des souvenirs ou des rêves ; Il n’avait qu’a tendre la main pour la toucher à nouveau et faire un pas de plus pour l’embrasser. Enfin l’embrasser vu comme c’était parti, il pouvait se gratter. Eliott la laissa déverser sa colère, c’était compréhensible et surtout justifié, alors il ne broncha pas. Si elle continuait à s’égosiller sur lui, il n’allait pas pouvoir en placer une sans penser au fait qu’elle risquait aussi de réveiller tout le voisinage.

Elle se laissa finalement à nouveau aller sur le sol et l’estomac du jeune homme se broya un peu plus ! Non pas de larmes pas de peine, il préférait encore l’option écrasage de guitare sur la figure et enguelade sur sa petite personne pathétique.

Fermant les yeux en poussant un long soupir se fut à lui de perdre son sang froid. Des larmes tentaient de ses percer ses défenses mais il parvenait à les retenir. Doucement il se dirigea vers elle pour s’assoir à ses cotés alors qu’il posait sa veste à coté de lui. Eliott le savait d’avance c’était presque peine perdu, il n’avait jamais su s’expliquer et les arguments qu’il lui donnerait ne lui paraitrait absolument pas fondés…Il devait quand même essayer et il lui devait la vérité.

" Vitanie… "

Commença t il en posant une main sur ses épaules. Ils avaient tous les deux besoins de ce contact, c’était presque vital.

" Je sais que j’ai tout merdé. Que j’ai fais la seule chose que je n’aurais pas du faire mais… "

La voix d’Eliott se brisa, mais quoi ? Il avait fait ça parce qu’il l’aimait, c’était stupide comme argument et pourtant c’est pour ça qu’il l’avait fait. Aujourd’hui tout ça lui paraissait si minable. Il se décida finalement à reprendre d’une vois faible.

" Tu sais ce dernier soir ou l’on s’est vu… Ce qui s’est passé après chez moi était tout simplement impensable. Mes parents étaient la ainsi que des amis à eux et leur fille et…. "

Bon sang un peu de nerf ! Un peu de volonté !

" Mon père avait la brillante idée de me fiancer à cette fille coute que coute…Et tu sais comment je réagis… Ce soir la je ne voyais pas d’autres solutions que de partir. Je savais que cela te ferais du mal mais je voulais que tu sois en dehors de tout ça, que l’on te laisse tranquille. Je pensais qu’avec le temps…. "

A quoi avait il pensé ? Eliott se coupa tout seul, laissant ses yeux lui piquer alors qu’il hochait la tête déçu par lui-même. Continuer ne servirait à rien. Il dirait quoi, Qu'il avait continuait à soupirer et à pleurnicher dans son coin alors qu'il était à Darmouth. Tout ça faisait de lui un petit enfant gâté et incapable d'être satisfait. Il se passa finalement les mains sur le visage avant d'écouter à nouveau sa respiration tremblotante.

"Je sais que comme ça, tout parait absurde mais si tu savais comment sont mes parents... Ils ne sont même pas au courant que je suis rentré..."

Un rire nerveux et moqueur pour lui même sortir de sa bouche alors qu'il retroussait l'une des manches de sa chemise pour occuper ses mains agitées par moment de frissons

" Je pouvais plus continuer sans toi, c'est comme ci j'étouffais. Pardonne moi...."

Toujours recroquevillée sur elle-même, Vitanie semblait percevoir le moindre petit changement dans l’air qui les entourait. Comme à chaque fois qu’elle était bouleversée elle semblait encore plus réceptive à son environnement. A fleur de beau elle en devenait presque extra sensible. Et encore il était difficile de vraiment mettre des mots sur l’état dans lequel elle se trouvait. Mais elle sentit que le pire était à venir. Ou était-ce le meilleur ? Elle ne savait plus très bien ? Que penser de ce retour inattendu ? La main qui vint se poser sur son épaule lui arracha un nouveau frisson. Impossible de mettre cela sur le compte des températures plutôt clémentes pour la saison. Non elle était bel et bien affectée par la présence de son meilleur ami à ses côtés et encore plus par la proximité entre leurs deux corps. Elle n’avait jamais oublié la sensation qui l’avait envahi lors de leur dernière entrevue, à l’instant précis où elle avait compris qu’il allait l’embrasser. Cette sensation la frappa de plein fouet alors qu’elle tentait de reprendre contenance. Amour, passion, peur, solitude, douleur, bien-être. La jeune femme se sentit étouffer, suffoquer. Relavant brutalement la tête elle inspira un grand coup, les yeux dans le vague.

La voix d’Eliott lui parvenait par simples bribes murmurées, comme s’il avait été à des dizaines de mètres d’elle. Elle tentait de se raccrocher à sa voix, essayait de ne pas sombrer mais ses efforts se révélèrent vains. Elle sentait vaciller, son souffle semblable à une faible flamme prise au vent. Ss mains avaient rejoins le bord de la marches, l’agrippant avec ferveur, ses phalanges blanchissant sous l’effort surhumain que produisait la jeune femme pour ne pas craquer. Elle avait tellement souffert ces derniers mois, elle ne pourrait supporter de se voir briser le cœur à nouveau. Remarquez la tâche aurait été ardue, son cœur n’ayant pas vraiment été réparé depuis le départ d’Eliott. Sentant le sang reprendre place dans tous ses membres elle ferma les yeux quelques seconde pour les rouvrir sur celui qu’elle avait attendu pendant des semaines. Pour la première fois elle réussi à réellement le voir. L’impression de spectre dissipé elle prenait peu à peu conscience qu’il était vraiment là, assis à côté d’elle. Elle n’avait qu’une envie et une seule, elle voulait qu’il la prenne dans ses bras et qu’il la berce. Qu’elle puisse respirer son odeur, sentir son cœur battre. Il n’y avait que de cette façon qu’elle parviendrait à se calmer, pour de bond. Il avait été le seul a être en mesure de la calmer lors de ses nombreuses crise de nerfs suite à la mort de ses parents. Il était la seule personne au monde à avoir ce pouvoir sur elle. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait perdu pied ces derniers temps. Il n’était plus là.

Pourtant ce fut comme si une barrière invisible s’était dressée entre son ami et elle. Elle ne parvenant pas à briser cette frontière qui les séparait désormais et ce constat lui donna un nouveau coup au cœur. Son regard était toujours plongé dans celui d’Eliott, elle tentait d’y trouver une lueur, une étincelle qui ferait voler en éclat cette barrière mais ne la trouva pas.

« Et pourquoi n’as-tu pas téléphoné ? Pourquoi ne pas m’avoir donné de nouvelles ? Si tu m’avais expliqué la situation j’aurais compris. On aurait pu partir ensemble. J’étais terrifiée à l’idée qu’il te soit arrivé quelque chose. Tu te rends compte de ce que tu m’as fait ? Et si tu avais eu un accident ? Tu penses que j’aurais réussi à survivre à une nouvelle perte ? »

Et c’est alors qu’elle l’accablait de questions qui ne trouveraient probablement jamais de réponse que la jeune femme la sentit. Une larme, une seule, aussi fine et légère qu’une perle de rosée, portant en elle toute la douleur que la jeune femme avait accumulée.

« Tu m’as tellement manqué. »

Lâcha-t-elle dans un souffle alors que ses yeux, dans lesquels on pouvait lire tout son désespoir, restaient accrochés à ceux du garçon.

Rongé par la culpabilité et le chagrin, Eliott sentait bien que les choses n’étaient plus pareilles, il l’avait blessé et ce sentiment de culpabilité le suivrait. Blesser la seule personne qui se soucie réellement de vous ? Comment qualifier ça ? L’erreur humaine tout simplement. Le jeune homme aurait aimé la prendre dans ses bras pour la réconforter et en retour se réconforter, sentir sa chaleur, son odeur. Mais elle n’avait fait aucun geste ou n’avait prononcé de paroles qui lui indiquait qu’il pouvait le faire, il avait brisé sa confiance et il le comprenait. Quelqu’un rongé par la culpabilité comme lui aurait fait ses excuses et serait partis mais il en était incapable, c’était la raison de sa présence ici. Oui il était revenu vers elle en rampant, intoxiqué, à bout de souffle, ses journées n’étaient plus les même sans elles.

L’héritier Foster ferma les yeux à ses questions, il avait déjà pensé à de nombreuses solutions mais sur le moment il n’y avait que son départ qui lui avait semblait possible. Même son retour en ville ne resterait pas longtemps un secret, quand son absence de Darmouth serait signalerait, ils iraient directement se renseigner à l’université de la ville et alors l’évidence leur sauterait aux yeux. Il allait répliquer quand il remarqua immédiatement la larme couler sur la joue de la jeune femme, larme qu’il s’empressa de recueillir avec son pouce.

« Quoi que j’aurais pu faire, ils auraient trouvé le moyen de te nuire. Tu avais tes études, ta famille, je sais que tu dis qu’Uriel est lourd quand il s’y met mais tu as besoin de lui, c’est ton frère. »

ui murmura t il toujours interdit alors qu’il arrangeait derrière les oreilles de la jeune femme une mèche qui était partie.

Sans en rajouter plus pour le moment, Eliott continua de la contempler, se demandant encore comment il avait pu tenir si longtemps loin d’elle, ne préférant pas imaginer son quotidien sans lui. Il profita aussi du calme pour prendre sa respiration, calmer son cœur et se préparer à ce qu’il allait lui annoncer.

« Tu m’as manqué cruellement, je ne veux plus être séparé de toi. Je ferais tout ce qu’il faut pour rester à tes cotés … Je suis prêt à renoncer à tout, je n’ai pas besoin de leur argent »

Vivre d’amour et d’eau fraiche, ce n’était pas très loin pourtant il savait très bien que cela ne marcherait pas comme ça, s’il voulait son indépendance et faire ce qu’il voulait, il allait devoir travailler, ses économies ne seraient pas suffisante même si cette année scolaire était déjà payée. Ne tenant plus, le jeune homme attrapa sa meilleure amie pour la serrer dans ses bras, la berçant doucement en cachant son visage dans son cou. Un frisson le traversa alors qu’il retrouvait contenance, relâchant doucement la jeune femme, il appuya son front contre le sien, retrouvant le regard familier de Vitalie.

« Si tu veux encore de moi… »

précisa t il, hors de question de s’imposer après tout peut être avait elle enfin retrouvé la raison et chasserait ce petit arrogant à coup de pied aux fesses.

« Dis moi ce que je dois faire »

lui demanda t il suppliant alors qu’il fermait les yeux en posant son visage entre le sien

« Dis le moi stp. Je ferais tout ce que tu voudras. »

Une larme, bien vite disparue sous les doigts du jeune homme qui semblait se rapprocher, de plus en plus. Cette proximité grandissant ne faisant que troubler la petite brune qui sentait son rythme cardiaque s’accélérer à chaque seconde. Elle n’avait toujours réussi à décider si ce retour était une bonne chose. Vu l’état dans lequel elle était à ce moment même elle avait quelques doutes sur la question. Seulement voilà, d’un autre côté elle se savait dépendant d’Eliott, il avait été comme une drogue pour elle dès le premier jour, il avait été une sorte de bouée de sauvetage. Elle s’était accrochée à lui comme au dernier fil la reliant au monde des mortels. Elle se savait toujours en équilibre entre ces deux mondes mais lorsqu’il était parti, le poids qui la tirait vers la folie pure et le désespoir s’était fait beaucoup plus lourd. Mais maintenant qu’il était là, sa main glissée dans ses cheveux, sur sa joue, l’équilibre avait été rétabli et ce fut comme si tout d’un coup le poids qui pesait sur ses frêles épaules s’était envolé.

« Uriel aurait compris. Il a sa vie. Il aurait accepté l’idée que je ne puisse vivre sans toi. Je serais revenue le voir. »

La jeune femme soupira lentement. Après tout, à quoi bon débattre de ce qui aurait pu être. Des choix avaient été faits. Peut être pas les bons, peut être pas les plus judicieux, mais des décisions avait été prises et jamais ils ne reviendraient dessus. Pourquoi fallait-il que les choses soient toujours aussi compliquées ? Chacun ne pouvait-il pas vivre comme il le souhaitait ? Indépendamment de la volonté d’autrui ?

Se sentant happé par les bras puissants de son ami elle se laissa aller contre ton torse, respirant à pleins poumons cette odeur qui lui avait tellement manquée. Ses paroles, ses gestes, tout en lui la bouleversait. Elle se demandait encore comment elle avait réussi à ne pas partir écumer le pays à sa recherche durant ces cinq mois. En fait elle savait pertinemment que si elle avait été seule la question ne se serait jamais posée. Mais Eliott avait raison, Uriel et Quinn avaient tant fait pour elle, elle n’avait pu se permettre de les abandonner de la sorte. Et puis ils y avaient ses amis. Elle se devait d’être là pour eux. Désormais ce n’était plus un souci, elle avait retrouvé la pièce manquante à son puzzle vital. Elle pourrait enfin respirer librement, dormir. Elle n’aurait plus besoin d’enfouir sa tristesse pour ne pas blesser ceux qu’elle aimait. Elle ne serait plus triste. Ou tout du moins était-ce ce qu’elle pensa sur le moment. Accrochant son regard à celui de son ami elle esquissa un pâle sourire.

« Bien sûr que je veux encore de toi… Comment pourrais-je me passer de toi ? »

Tentant de ne pas pleurer elle continua de le fixer. Son regard lui avait tellement manqué. Elle n’avait jamais vraiment été de celles qui se pavanaient devant les garçons, elle ne se damait pas pour le beau parti du lycée, en fait elle n’avait jamais vraiment été intéressée par ces choses là. Pourtant, lorsqu’elle avait rencontré Eliott elle s’était immédiatement rendue compte qu’il devait faire partie de sa vie. Au départ ce n’était pas de l’amour, simplement une immense complicité qui avait fait que Vitanie ne pouvait se passer de lui. Puis elle avait compris, au fil du temps, que ce sentiment de besoin qu’elle éprouvait envers lui se rattachait plus à de l’amour qu’à une simple amitié. Mais elle n’avait rien dit. S’étant toujours considérée comme quelconque et sans intérêt elle n’avait pas voulu risquer de le perdre pour ça. Elle avait eu peur qu’il la rejette. Et ce soir là, le dernier qu’elle avait passé avec lui, ce baiser, toutes ses doutes avaient été balayés. Elle l’aimait, du plus profond de son cœur, et cela semblait réciproque. Pourtant elle ne pouvait pas accepter ce qu’il lui disait à ce moment même.

« Mais tu ne peux pas faire une telle chose Eliott. Tu ne peux pas abandonner ce que tu as. Pas pour ça. Pas pour moi. Je n’en vaut pas la peine… »

Et elle pensa sincèrement ce qu’elle dit. Elle connaissait la famille Foster, elle savait que les parents d’Eliott lui couperaient les vivres. Elle ne pouvait pas accepter qu’il fasse une telle bêtise pour elle. Elle savait qu’elle souffrirait, sans doute plus que jamais, mais elle ne pouvait permettre une telle erreur.

Aux mots de sa meilleure amie, une partie du poids qui le tenaillait dans sa poitrine s’en était allé. Heureusement, elle voulait encore de lui. A cette nouvelle, son étreinte s’était inconsciemment resserrée et Eliott n’avait qu’une envie, la couvrir de baisers tellement il était soulagé et tellement, il lui était reconnaissant. Ils pouvaient rester ici pour le reste de la nuit, cela ne l’aurait absolument pas dérangé au contraire tout ce qu’il voulait, c’était l’avoir dans ses bras pourtant. Pourtant il avait fallu qu’elle rajoute ses quelques mots, cette phrase qui venait de tout changer. Le heurtant à nouveau en plein cœur avec force. Sous le coup, Eliott lâcha prise, se détachant de la jeune femme, elle n’aurait pas pu trouver d’autres mots plus blessant. La bouche à moitié ouverte, il ne trouva rien à répliquer. Moment très rare pour Mister Foster, lui qui a toujours une petite réponse de son cru à glisser dans n’importe qu’elle situation se retrouve aussi démunie qu’un stupide poisson rouge que l’on aurait posé sur une table juste à coté de son bocal et que l’on observerait s’asphyxier.
Depuis le temps qu’ils se connaissaient, toutes ses choses qu’ils avaient partagé. Comment pouvait dire et surtout croire qu’elle n’était pas pour lui. ? Et surtout comment pouvait-elle lui dire qu’elle ne pouvait pas se passer de lui et la seconde d’après lui dire en quelques sortes qu’ils n’étaient pas pareils. Pourtant ils savaient que les filles s’étaient compliquées mais Vitanie aurait sans aucun doute donné des sueurs froides à Freud s’il avait tenté de comprendre sa logique et ses raisonnements. Mystère de la nature, créature aussi intrigante qu’envoutante, chieuse hors repère mais si attachante voila ce qu’elle était aux yeux d’Eliott.

S’assurant qu’elle tenait debout toute seule après cette rencontre inattendue-pour elle bien entendu- le jeune homme fit quelques pas en arrière afin de laisser un vide entre eux, la mine peinée, son regard triste, il le posa dans celui de sa meilleure amie. Oui elle avait le droit de le blesser après ce qu’il avait fait, elle avait tous les droits mais lui avoir dit ça…. Elle aurait pu le chasser, le gifler, lui imposer des taches ou des corvées, n’importe quoi…Il aurait fait pénitence sans un mot.
Ils n’étaient plus au début du siècle, les classes sociales, les études, les métiers tout avait changé. Qu’elle importance de sortir diplômé de Darthmouth ou d’une autre université du moment qu’il avait son diplôme… ce n’était pas comme s’il partait à la guerre. Il s’agissait juste de muter d’université pour le prochain semestre et de se faire couper les vivres.

Pourquoi cela lui paressait si insensé ? Est-ce que cela paraissait beaucoup trop par rapport à eux deux ? Lui qui avait pensé que justement tout ça n’était rien ; c’était en partie grâce à elle s’il n’était pas devenu de ses petits fils à papa egocentrique obsédé par ses projets qui en en oublie les plaisirs primaires de la vie. Aujourd’hui alors qu’elle avait la chance d’appuyer une fois de plus ses arguments, leur tournera elle le dos ? Mal à l’aise à cette idée, Eliott tira nerveusement sur leur de ses pans de sa chemise à 200 dollars. Lui tenait plus chaud qu’une chemise ordinaire, non à cette instant il voulait la déchirer et maudire tout ce qui pouvait le différencier du reste.

« C’est vraiment ce que tu penses ? »

lui demanda t il d’une voix faible.

Oui il devait lui demander confirmation car il ne voulait pas y croire. C’était idiot de vouloir refuser tout ça, il y avait pire dans le monde, il le savait. Mais par moment, il faut être égoïste et se demander ce que nous, en notre fort intérieur, ce que l’on désire le plus sans se soucier du reste. C’est souvent difficile, ça implique tellement de chose…Se regarder soit même, s’affronter sous son propre regard, l’introspection. L’homme est un loup pour l’homme ? Mais nous sommes un cauchemar pour nous même. Il nous faut juste une personne à nos cotés pour nous rassurer que lorsque l’on se réveille. On peut à nouveau souffler et sentir le poids qui nous empêche de vivre tout simplement s’envoler.
Pourtant ce n’est pas terminé, car lorsque l’on a trouvé cette personne, une peur plus grande nous guette, celle de savoir si cet être cher voudra nous soutenir dans la tourmente et si elle nous laissera veiller sur elle comme elle le fera pour nous. Et pour Eliott… son regard était toujours posé sur ELLE, attendant sa réponse à chaque secondes plus longue.

Pourquoi s’éloignait-il d’elle soudainement ? Elle avait besoin de garder le contact avec lui. Il ne fallait pas qu’elle le perde à nouveau. Elle ne le supporterait pas. Elle aurait voulu le retenir, lui crier de la garder dans ses bras, mais l’expression qu’elle lu sur son visage l’en dissuada. Il semblait blessé, peiné. Qu’avait-elle dit ? Qu’avait-elle fait ? Totalement perdue la jeune femme fixait son ami, impuissante, sur ses gardes. On pouvait dire que ce soir ses émotions jouaient les montagnes russes. Jamais elle n’était passée aussi rapidement du désespoir à la surprise puis au soulagement, au bonheur pour maintenant se retrouver totalement égarée.

Tentant de comprendre ce qui l’avait fait fuir aussi brutalement la jeune femme laissa son regard dériver vers le sol. Peut-être avait-il mal interprété ses propos. Peut-être les avait-il pris comme un signe de rejet. Pouvait-on lui en vouloir ? Vitanie avait toujours été incapable d’exprimer clairement ses sentiments. Elle était plus douée pour faire fuir les êtres aimés que pour les retenir. Pendant des années elle avait livré bataille contre elle-même pour n’avoir besoin de personne. La mort de ses parents l’avait convaincue d’une chose, elle préférait ne dépendre de personne pour ne pas avoir à souffrir d’une trahison ou d’un départ. Elle avait fourni d’incroyables efforts pour ériger cette carapace la coupant du monde, mais sa relation avec Eliott, et surtout l’évolution de leurs liens, avait fait voler en éclat ces barrières qu’elle avait mis tant de temps à bâtir. Fermant les yeux un instant elle se remémora aisément l’état dans lequel elle était le lendemain de leur dernière soirée lorsqu’elle avait compris qu’il ne reviendrait plus. Voilà pourquoi elle ne voulait plus s’attacher à quiconque sur cette Terre. Malheureusement c’était trop tard avec Eliott. Beaucoup trop tard.

Se levant brusquement la jeune femme rejoignit son meilleur ami dans un élan désespéra. L’enlaçant avec une ardeur très peu modéré elle posa sa joue sur le torse du jeune homme, les yeux encore humide et la bouche tordue par le remord.

« Je ne veux pas que tu partes. Plus jamais. Je ne sais pas ce que tu as compris de mes propos. Je ne veux simplement pas que tu aies des regrets. »

Levant les yeux vers ceux du garçon elle respira calmement. Elle le lisait à présent dans ses yeux. Elle comprenait qu’il tenait à elle. Peut-être autant qu’elle-même tenait à lui. Elle comprenait qu’il était prêt à renoncer à l’argent de ses parents pour ne pas se séparer d’elle. Une chaleur agréable l’envahissait peu à peu, se propageant dans tous ses membres. Pourtant au fond d’elle, la jeune femme gardait un sentiment de culpabilité. Elle avait désormais conscience de ce qui avait blessé son ami. Il avait dû penser qu’elle remettait sur le tapis leurs différences de milieu, de richesse et d’histoire. Tel n’avait pas été le but de Vitanie. Elle devait être l’une des premières à se moquer de ces barrières sociales érigées par une société corrompue par l’argent. Esquissant un sourire désolé à son ami elle décida qu’il était temps de laisser tomber définitivement ses barrières stupides qu’elle s’était construites. Resserrant son étreinte elle gardant son regard ancrée dans celui de son ami.

« Je ne veux pas que tu penses que je te rejette. Tu n’en as peut-être pas conscience mais depuis le jour où l’on s’est rencontré tu fais partie intégrante de ma vie. Quand tu es parti, tu m’as laissée avec un grand vide que je ne pouvais pas combler, que je n’avais pas envie de combler. Si tu décides de tourner le dos à tes parents saches que je suis prête à être ta nouvelle famille. Si tu es prêt à me supporter tu peux être sûr que je ne te laisserai jamais tomber… »

Ses paroles ressemblaient à une promesse. C’en était une. Même si les évènements de leur dernière soirée avaient semé la confusion dans l’esprit de la jeune femme, elle n’avait jamais douté de l’attachement qu’elle éprouvait pour Eliott. Il était une partie d’elle-même, elle serait là pour lui, n’importe où, n’importe quand et surtout pour n’importe quoi.

Elle vint à nouveau se coller avec lui et ce fut avec un énorme soulagement qu’il referma les bras sur elle alors qu’elle lui expliquait tout. Deux maladroits voila ce qu’ils étaient, enfin chacun à leur manières, Eliott avait la manie de plaisanter de tout et de rien, si bien qu’il était quasi impossible de savoir quand ils étaient sérieux et Vitanie se sentait toujours obligée de jouer les femmes fortes. L’avenir s’annonçait compliqué mais non dénué de bons moments, maintenant qu’ils étaient à nouveau ensemble, enfin réunis hein ?n’allez pas penser à un lapsus révélateur ^^ La regardant dans les yeux, un sourire en coin s’afficha sur ses lèvres alors qu’elle lui disait qu’elle se serait sa famille à présent, il n’en désirait pas plus. Qu’elle lui apprenne à laver son linge, à utiliser un lave vaisselle et surtout se bouger les fesses pour se faire de l’argent.

« Tant que je peux aller dans une université qu’elle de la Ivy Ligue ou pas, je m’en fous. Mes plus belles années vont être celles la et je ne veux pas qu’elles soient gâché parce que tu n’es pas avec moi. »

Tout ca devenait bien trop embarrant, Eliott s’était énormément découvert ce soir et il était sure que c’était également le cas pour elle, pourquoi ne pas faire comme au bon vieux temps maintenant que c’était oublié.

« Et puis qui d’autre me ramènera de soirée quand je serais complètement bourré »

ajouta t il en tirant quelques instants la langue pour la taquiner. Lâchant son étreinte, il la poussa doucement vers la porte, l’invitant à entrer chez elle.

« La nuit est belle et loin d’être terminée mais on serait mieux dedans non? Surtout que tu ne devrais pas tarder si tu as cours demain. Que pensera le professeur avec qui tu couches pour avoir une meilleure note à ton projet s’il ne te voit pas ? »

Humm avec ça il était assuré de prendre un coup dans l’épaule avec l’un de ses petits poings inutiles. Il prendrait alors un air scandalisé en feignant de souffrir le martyre comme au bon vieux temps. Ouvrant la porte, il attendit qu’elle soit rentrée pour en faire de même. Il était toujours le même crétin mais il n’en oubliait pas ses manières pour autant. Alors qu’il pensait à quel point s’était bon de la revoir, Eliott observa ses lieux si familiers et remplis de souvenirs et son regard se posa alors prés de la table, la ou deux chaises étaient rangées. C’était ici qu’il l’avait embrassé quelques mois plus tôt. Rien n’avait été dit à ce sujet, il s’était expliqué et même s’il ne l’avait pas clairement énoncé dans une seule phrase, c’était bien en grande partie à cause d’elle qu’il avait refusé de faire ça. Plusieurs secondes passèrent sous silence et se rendant compte qu’il ne devait pas être discret quand à ses pensées sur le moment, il releva rapidement la tête en s’éclaircissant la voix. Son air tête à claque de retour, il fit face à sa meilleure amie alors qu’il enfonçait ses mains dans ses poches.

« Alors ?.... »

lâcha t il. Qu’elle magnifique élocution ! Il fallait qu’il arrive à chasser cette gène en particulier quand elle le regardait avec cet air perplexe. Bon quelque chose à dire n’importe quoi ! une connerie tiens pour changer !

« Je suppose que ta chambre n’a pas changé ; Tu es tellement gêneuse que tu me laisses le lit hein ? Enfin si tu es gentille je te laisserais le partager avec moi ! »

ajouta t il en faisant une petite moue moqueuse.

Le malaise entre eux, la confusion, tout s’était dissipé bien vite. Comme à l’heur habitude ils avaient rapidement passé sur les moments embarrassants pour se concentrer sur le plus important : leurs retrouvailles. Plus rien ne pouvait venir entraver le bonheur qui habitait la jeune Hoover à ce moment là. Elle avait enfin retrouvé sa moitié, ce morceau d’âme parti quelques mois plus tôt et provoquant un ouragan dans sa vie. Elle allait pouvoir se reconstruire, repartir du bon pied. Ce n’était que maintenant qu’il était là, devant elle, ce petit sourire aux lèvres, qu’elle réalisait à quel point elle avait du être un cauchemar ambulant pour ses proches ces derniers temps. Le vide profond de nouveau comblé elle allait pouvoir tout mettre en œuvre pour se faire pardonner. De Quinn, d’Uriel, de Lili et de tous les autres à qui elle avait fait du mal sans vraiment en avoir conscience. Revenir à une conversation aussi banale que celle qu’avait lancé Eliott sur l’Université fut comme une bouffée d’air frais pour la jeune femme.

« Je pense qu’après un semestre à Dartmouth tu n’auras aucun mal à être accepté dans notre modeste Université. Tu risques de t’y ennuyer… »

Certes, la vie étudiante de Thunder Peaks était plutôt animée mais elle devait paraître bien pâle à côté de celle d’une Université de l’Ivy League. M’enfin si Eliott tenait à s’enterrer dans ce trou elle n’allait surtout pas l’en empêcher, elle était bien trop heureuse de le retrouver.

« Te ramener si tu es bourré ? Et comment fera-t-on si je suis dans le même état ? N’es-tu pas censé veiller sur moi ? »

Lui lançant un regard moqueur elle lui rendit sa grimace en tirant la langue puis se laissa pousser vers la porte en riant. C’était la première fois qu’elle riait depuis un bon bout de temps et ça lui fit le plus grand bien. Elle était détendue, apaisée. La dernière remarque de son ami sur ses parties de jambes en l’air avec le corps professoral ne fit que renforcer son éclat de rire et envoya une gentille bourrade au garçon en prenant une mine faussement offusquée.

« Mr Foster je ne vous permets pas de telles insinuations ! Je suis un petit être fragile et innocent ne l’oubliez pas ! »

Lâcha-t-elle de sa voix la plus douce et angélique en entrant dans la cuisine.

Un silence plus ou moins embarrassant s’installa rapidement. Pas besoin d’être fin psychologue pour comprendre le malaise qui pesait. Tous deux pensaient à la même chose c’était évident. Leur dernière soirée. Leurs dernières minutes ensemble. Ici. Dans cette cuisine. Le fameux baiser. Celui sur lequel ils avaient fait silence. Celui qui avait chamboulé la vie de la jeune Hoover. Ce baiser-là… Elle n’osa même pas lever les yeux vers son ami de peur de rougir honteusement. Elle le remercia donc intérieurement lorsqu’il pris la parole pour détendre l’atmosphère quelque peu alourdie. Se laissant aller à un franc sourire elle secoua machinalement la tête.

« Tu rêves mon vieux ! Je ne veux pas d’un énergumène remuant aux pieds froid dans mon lit. Tu prendras le matelas et ne viens pas te plaindre, je pourrais tout aussi bien t’envoyer dans la chambre d’Uriel, je suis certaine que tu apprécierais ses ronflements si mélodiques ! »

Attrapant le tabouret le plus proche elle grimpa dessus pour atteindre la plus haute étagère et tendit le bras. Elle était certaine d’avoir rangé toutes ses friandises dans le coin. Elle les avait caché avant la dernière visite de Lili, elle connaissait trop bien sa meilleure amie, il ne valait mieux pas laisser traîner des sucreries que l’on voulait garder pour plus tard… Se saisissant d’un paquet de M&M’s puis d’un paquet de friandises en tous genres, la jeune femme décida de redescendre de son perchoir. Si vous pensez que c’est tâche facile c’est que vous ne connaissez pas la maladresse légendaire de la jeune femme qui, comme à son habitude, glissa du tabouret pour venir élégamment s’étaler de tout son long sur le carrelage. « Zut ! » Lâcha-t-elle dans un grognement en s’agrippant au rebord de la table pour se relever, tentant de garder un minimum de dignité. Posant une main sur son front elle sentit une substance chaude et poisseuse couler lentement vers sa tempe droite.

« Manquait plus que ça… »

La main couverte de sang elle se dirigea vers le lavabo résistant à l’envie de tourner de l’œil.

« Tu vois, Il y a des choses qui n’ont pas changées en ton absence ! »

Lança-t-elle à son ami sur un ton léger en se collant un torchon propre et humidifié sur la tête.

» I'll be back ...
» ROSE; Louisa Kameelyh •• Bounce back to me ( uc. )